Un trio composé d’un oud, d’une lyre et d’un quanûn
A l'occasion de sa sixième apparition au festival de l'Oud, le musicien aguerri Ara Dinkjian porte toute son attention sur les instruments à corde
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Lorsque le joueur américano-arménien Ara Dinkjian montrera sur la scène, le samedi 4 novembre dans la soirée, du festival de l’Oud de Jérusalem, ce sera sa sixième apparition à l’occasion de cet événement annuel. Comme c’est son habitude, Dinkjian se livrera à plus d’une variante – pour, comme toujours, assurer la nouveauté.
Et cette année, il s’illustrera auprès du joueur de qanûn turco-américain Tamer Pinarbaşi et du joueur de lyre grec Sokratis Sinopoulos, deux musiciens qu’il côtoie sur le plan artistique depuis longtemps, se concentrant sur l’harmonie et les rythmes, sans aucune percussion, basse ou clavier, a indiqué Dinkjian.
« Nous créons quelque chose de plus intime que d’habitude », a-t-il expliqué.
Alors que les trois musiciens sont déjà apparus au festival à plusieurs occasions, c’est la première fois qu’ils monteront sur scène en trio.
Mais Dinkjian ne ressent aucune nervosité en amont de cette apparition conjointe.
J’ai toujours essayé de jouer avec des musiciens où il y a un défi à relever et où je peux potentiellement élever ma propre performance », a-t-il expliqué. « Tamer et Sokratis ont toujours éveillé cela chez moi. Et nous espérons qu’à leur tour, nous pourrons élever le public ».
Le public de Jérusalem qui se réunit à l’occasion du festival de l’Oud est « un auditoire très sensible », a ajouté Dinkjian.
« Si nous jouons bien, ils le sauront, et ils montreront leur appréciation », a-t-il dit. « En tant que musicien, je ne vis que pour ces moments ».
Etre à Jérusalem est devenu une opportunité annuelle pour Dinkjian, natif de New York qui se réjouit de la chance qui lui est offerte d’expérimenter l’histoire arméenienne et sa présence dans la ville.
En fait, Dinkjian, qui a connu l’oud grâce à son père, qui en jouait lui-même en plus d’une carrière de chanteur liturgique, a enregistré son premier album en solo « Un Arménien en Amérique » lors du festival de l’oud de Jérusalem en 2005.
Il s’était initialement fait connaître en tant que musicien à la tête du groupe Night Ark qui, dans les années 1980 et 1990, avait été précurseur de la vague basée sur la fusion des musiques occidentale et orientale.
Les compositions actuelles de sa carrière solo ne sont pas spectaculairement différentes de celles du passé, notamment de celles de Night Ark. Ce qui a changé, selon Dinkjian, est sa tentative de se rapprocher de l’essence des mélodies, en supprimant tout ce qui n’est pas nécessaire.
Le trio Ara Dinkjian jouera samedi soir, le 4 novembre, à 21 heures, dans la salle Rebecca Crown du théâtre de Jérusalem.