Un Tunisien qui recrutait des djihadistes en France expulsé
Depuis un an et demi, le flux des départs n'a cessé de croître et le retour représente un immense danger
Un Tunisien de 28 ans qui recrutait de jeunes djihadistes dans le sud-est de la France pour les envoyer en Syrie a été expulsé vers son pays jeudi soir, a annoncé samedi le ministère français de l’Intérieur.
Cette mesure a été prise « en urgence absolue au regard de la menace que sa présence constituait pour la sécurité publique et la sûreté de l’Etat », indique le ministère dans un communiqué, sans préciser l’identité du Tunisien.
Selon les autorités françaises, il « jouait un rôle central dans le recrutement de jeunes djihadistes » dans la région de Grenoble (sud-est).
L’homme avait été arrêté au début du mois à Grenoble, avaient indiqué à l’époque des sources policières.
Membre de la mouvance salafiste, il avait été interpellé au Village olympique, un quartier sensible de la ville. Il était soupçonné d’avoir participé au recrutement de jeunes djihadistes qui étaient formés en Tunisie avant d’être envoyés en Syrie, selon les mêmes sources.
Etabli en France depuis plusieurs années, Ahmed B. aurait été emprisonné pendant plusieurs mois en Tunisie en raison de son engagement dans la mouvance salafiste.
Le gouvernement français a adopté le 23 avril dernier un plan antifilières djihadistes qui prévoit notamment l’expulsion immédiate des ressortissants étrangers impliqués dans ces filières.
Le 1er mai, un Algérien de 37 ans vivant à Albertville (est) avait été le premier recruteur présumé de Djihadistes à être expulsé de France en vertu de ce plan.
Selon les autorités françaises, environ 800 Français ou résidents en France ont quitté le pays pour la Syrie, envisagent de le faire ou seraient en route. 320 sont recensés sur place, 140 en sont revenus et 30 y sont morts, avait déclaré au début du mois le Premier ministre Manuel Valls.
Depuis un an et demi, le flux des départs n’a cessé de croître et le retour en Europe de personnes parties combattre en Syrie représente aux yeux des responsables de l’antiterrorisme le principal risque d’attentat.
Ce risque s’est trouvé confirmé par la tuerie perpétrée le 24 mai au musée juif de Bruxelles. Le suspect, Mehdi Nemmouche, 29 ans et originaire de Roubaix (nord de la France), s’était rendu en Syrie fin 2012 pour y rejoindre les Djihadistes de l’Etat islamique de l’Irak et du Levant (EIIL).