Un ultra-orthodoxe filmé en train de vandaliser l’image d’une femme sur un bus
Galit Gutman, mannequin, a exprimé son choc face à cet exemple "immonde, honteux et violent" d'homme s'en prenant à une photo d'elle à Bnei Brak
Un homme ultra-orthodoxe a été filmé se dirigeant sur son vélo vers un bus et vandalisant l’image d’une femme apparaissant sur une publicité placée à l’arrière du véhicule de transport dans la ville de Bnei Brak, des images qui ont suscité l’indignation.
Dans une séquence qui a été diffusée dimanche par les médias en hébreu, l’homme apparaît circulant sur un vélo électrique sur la rue Rabbi Akiva, artère principale de cette ville à majorité haredim située à proximité de Tel Aviv, et suivant un bus appartenant à la compagnie Dan.
Alors que le bus s’arrête à un feu rouge, l’homme déchire l’image de la mannequin Galit Gutman, sur une affiche vantant les mérites d’un salon de beauté.
Gutman a qualifié l’acte « d’immonde, honteux et violent ».
תיעוד: חרדי רכוב על אופניים משחית תמונת אישה על אוטובוס בבני ברק pic.twitter.com/iZjhu95ShX
— חדשות 13 (@newsisrael13) December 8, 2019
« Je suis choquée », a-t-elle commenté devant les caméras de la Douzième chaîne. « Rien, sur cette photo, ne devrait ennuyer qui que ce soit – à moins que mon existence même soit un élément perturbateur pour un certain secteur de la société ».
« Nous devons nous réveiller. Je n’ai pas l’intention de minimiser ma féminité pour qui que ce soit. Il faut une augmentation de notre présence dans les médias, dans la politique, partout », a ajouté Gutman.
Uri Keidar, directeur exécutif du groupe libéral Ben Free Israel, qualifié l’incident « d’acte criminel de vandalisme ».
« Tous ceux qui ne s’intéressent pas à voir les femmes dans la sphère publique et aux postes de décisionnaires doivent bien comprendre que ce point de vue obscurantiste ne peut pas avoir une place honorable dans le discours public israélien », a-t-il expliqué.
« Le moment est venu pour les agences de publicité et pour les entreprises de transport public de passer à l’action contre ce phénomène, en coopération avec la police et en intentant notamment des poursuites judiciaires individuelles pour les dégâts causés par ceux qui s’en prennent aux affiches comportant des images de femmes », a-t-il continué.
« L’Etat d’Israël ne deviendra pas ‘The Handmaid’s Tale », » a ajouté Keidar, se référant au roman et à la série de télévision dystopique dans laquelle les femmes sont assujetties aux hommes.
Pour sa part, la députée Yulia Malinovsky de la formation de droite laïque Yisrael Beytenu a déclaré que « le vandalisme basé sur le genre, sur les affiches, continue à perdurer de manière routinière et en plein jour ».
Elle a ajouté avoir tenté de faire passer une législation permettant de sanctionner les contrevenants mais que le gouvernement s’était opposé à son texte.
Certains Juifs ultra-orthodoxes s’opposent aux photos de femmes dans les lieux publics ou dans les médias en invoquant la pudeur. Il y a eu, depuis des décennies, des incidents d’affiches montrant des femmes vandalisées à Jérusalem et dans d’autres villes.
המשטרה חוקרת מי משחית חלונות ראווה באשדוד בהן מוצגות בובות נשים ושלטי חוצות בהן מופיעות תמונות נשים. הבובות והתמונות הוצגו בלבוש מלא. מ"מ ראש עיריית אשדוד אבי אמסלם: "חייבים למצות את הדין עם מי שעושה מעשה ונדליזם ולוקח את החוק לידיים@pozailov1 (צילום: אשדודנט) pic.twitter.com/0DX2hrub1X
— כאן חדשות (@kann_news) December 3, 2019
La semaine dernière, des panneaux d’affichage avec des images de femmes et des vitrines montrant des mannequins féminins ont été vandalisés à Ashdod, dans le sud du pays.