Un vote sur la transparence budgétaire des implantations retardé
Les déclarations du président de la commission David Rotem, qui veut empêcher les pétitions auprès de la Cour Suprême, ont indigné les députés de gauche
La commission constitution, loi et justice de la Knesset a retardé jeudi le vote d’un texte visant à contraindre l’Organisation sioniste mondiale à révéler ses rapports budgétaires.
Le président de la commission, David Rotem, a expliqué aux députés de gauche que cette obstruction visait à les empêcher de recevoir des informations sur le financement des implantations et de déposer des pétitions auprès de la Cour suprême.
« L’unité des implantations s’occupe des constructions au-delà de la Ligne verte, dans ce que vous appelez les Territoires occupés », a annoncé Rotem aux députés en début de session. « C’est pourquoi, je voudrais interdire la possibilité de déposer des pétitions auprès de la Cour suprême. »
Rotem a ensuite saisi au bond l’opportunité offerte par la députée de Habayit Hayehudi Orit Struck, qui lui a demandé plus de temps pour débattre d’une proposition « difficile » avant de la soumettre au vote.
« Je vous accorde jusqu’à après Pessah [pour en débattre] », a décidé Rotem.
Cette décision a provoqué la réaction outragée des parlementaires de gauche.
« Monsieur le Président, vous moquez-vous de nous ? », a demandé la présidente du Meretz Zahava Gal-On. « Vous avez convoqué une réunion, vous avez fait annuler notre emploi du temps… Vous ne pouvez pas nous faire venir ici, puis nous dire qu’il n’y aura pas de vote. »
Le député de Hatnua Elazar Stern a accusé Rotem de tromperie et de supercherie mesquine pour retarder le vote.
« Je croyais que les choses se faisaient honnêtement, mais ce n’est apparemment pas le cas », s’est emporté Stern. « Votre attitude est un témoignage sans équivoque que les fonds de l’État sont volés par l’unité des implantations. »
Rotem a ignoré les accusations et retardé le vote.
Après la réunion, plusieurs députés ont demandé au conseiller juridique de la Knesset Eyal Yinon de donner son avis professionnel sur la légitimité de l’attitude de Rotem qui, selon eux, ne convient pas à un président de commission.