Israël en guerre - Jour 426

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Une action constructive devient vitale face à un Iran nucléaire

Les experts déclarent que Netanyahu doit agir pour empêcher le régime de dominer la région et bloquer son programme nucléaire

Mitch Ginsburg est le correspondant des questions militaires du Times of Israel

Benjamin Netanyahu (Crédit : Nati Shohat/FLASH90)
Benjamin Netanyahu (Crédit : Nati Shohat/FLASH90)

Dans les trois mois à venir, avant la date limite du 30 juin, Israël sera engagé dans un « lobby intense » pour remodeler ou faire annuler l’accord cadre sur le nucléaire obtenu à Lausanne la semaine dernière, a annoncé dimanche l’agence de presse Associated Press.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, selon un document obtenu par le service de transmission, fera pression contre la levée des sanctions.

Il appellera aussi à des inspections plus sévères, y compris dans les installations militaires, et rassemblera la communauté internationale pour inclure le programme balistique de l’Iran dans les paramètres de l’accord. Netanyahu a commencé son plan d’action dimanche soir en soulignant, dans un entretien à CNN, que les missiles iraniens menaçaient aussi les Etats-Unis.

Avec d’autres, ces facteurs, y compris les dimensions militaires passées du programme du nucléaire iranien, sont des réserves légitimes d’Israël. Pourtant, certains en Israël considèrent que ce type d’actions est voué à l’échec. Netanyahu le lobbyiste mène une bataille perdue d’avance, considèrent ces experts. Il faut que Netanyahu soit un acteur pragmatique et constructif.

L’Iran est un État au seuil du nucléaire, a déclaré Raz Zimmt, chercheur du Centre de l’alliance pour les études iraniennes à l’université de Tel-Aviv et membre du Forum pour la réflexion régionale.

L’accord intérimaire de Lausanne, a-t-il déclaré dimanche, qui préserve l’infrastructure nucléaire de l’Iran mais limite sa capacité à développer une arme, a conféré une reconnaissance internationale à ce statut la semaine dernière. Un gain qu’Israël pourrait obtenir en touchant les résultats obtenus par l’Iran ne se situerait que « sur les marges ».

Au lieu de cela, Zimmt et d’autres expliquent qu’Israël devrait changer de directions, prendre des mesures concrètes pour combattre la course de l’Iran vers la domination régionale, d’un côté, et mener une action constructive pour bloquer une possible course vers la bombe, d’un autre côté.

Et tous ces objectifs, a-t-il déclaré, « nécessitent une boîte à outils totalement différente ».

Le premier outil se rapporte à la levée des sanctions et au changement de régime que Zimmt a déclaré être l’unique réelle « solution » à l’ambition nucléaire de l’Iran.

La levée des sanctions, dont la prospective a forcé l’Iran à revenir à la table des négociations et a démontré son efficacité au cours des dernières années, a-t-il expliqué, devrait maintenant être perçue sous un autre jour.

« La levée totale des sanctions pourrait constituer une arme à double tranchant pour le régime », souligne-t-il précisément car elle donnerait du pouvoir à la classe moyenne qui est un agent du changement en Iran.

En outre, déclare-t-il, abroger les restrictions de l’étude internationale pour les étudiants internationaux qui rentreront chez eux avec un horizon plus large afin d’ouvrir le marché à une multitude d’entreprises internationales diminuerait l’emprise du Guide suprême Ali Khamenei sur la population qui s’est lassée de certains éléments de la révolution islamique.

Les Etats-Unis, explique-t-il, restent très méfiants à l’égard de l’Iran, mais encourager des organisations européennes non gouvernementales à opérer en Iran est dans l’intérêt d’Israël.

De manière plus urgente, insiste Zimmt, Israël devrait réparer les relations avec l’administration Obama afin de créer un appareil commun de prévention pour empêcher une course vers la bombe et pour travailler ensemble afin d’empêcher une prolifération nucléaire dans la région.

L’idée d’une bombe nucléaire saoudienne suivie d’une prolifération est une possibilité claire et une préoccupation grave, explique-t-il.

Yoel Guzansky, ancien membre de l’équipe sur l’Iran au Conseil national de sécurité et chercheur au groupe de réflexion de l’INSS à Tel-Aviv, a également déclaré que réparer les liens avec les Etats-Unis était impératif.

Si le principal canal de communication entre Jérusalem et Washington est bloqué, a-t-il expliqué, alors les autres niveaux de communication, y compris l’échange de renseignements, en souffriront aussi « sans aucun doute ».

L’accord cadre change les règles du jeu, explique Guzansky. Il demande une collecte d’informations plus efficace sur le régime iranien qui doit être constamment mise à jour par Israël.

Il a refusé d’être plus précis mais a déclaré qu’il était impératif qu’Israël ait un accès privilégié aux renseignements américains et qu’il augmente sa propre capacité afin de bloquer toute tentative iranienne d’obtenir la bombe, un domaine dans lequel les Etats-Unis sont loin d’avoir des états de service exemplaires, après avoir manqué le passage du Pakistan et la Corée du Nord vers ce seuil.

Quant aux aspirations hégémoniques de l’Iran, Zimmt explique qu’Israël devrait faire tout ce qui est en son pouvoir, en faisant jouer ses liens régionaux, pour tirer des acteurs comme le Hamas, qui vacille entre son alliance naturelle vers les États sunnites et sa dévotion à la notion forte de l’Axe de Résistance visant à détruire Israël, vers l’Arabie saoudite, qu’il a soutenu dans ses contre-attaques au Yemen. Il en va de même pour le Soudan, déclare-t-il, qui était auparavant lié à l’Iran et a récemment opéré un glissement vers l’axe sunnite.

Appeler l’Iran à reconnaître le droit d’Israël à exister, comme Netanyahu l’a fait dans le sillage immédiat de l’accord, « n’aide pas Israël à arrêter l’avance du Hezbollah en Irak », déclare sèchement Zimmt.

Guzansky affirme que l’accord cadre entraînera très certainement une convergence des intérêts sunnites et israéliens et, si cela est géré efficacement, il pourrait mener au rassemblement d’un axe régional pour contrer l’Iran. Il a suggéré que l’on pourrait qualifier cela de « coalition des pays préoccupés ».

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