Une Allemande négationniste récidiviste de 95 ans condamnée à plus d’un an de prison
Ursula Haverbeck, jugée pour "incitation à la haine", avait déclaré en 2015 qu'Auschwitz n'était "qu'un camp de travail", et avait nié qu'un crime de masse y ait eu lieu
Une nonagénaire allemande récidiviste a été condamnée en appel à un an et quatre mois de prison mercredi par le tribunal de Hambourg pour avoir nié le génocide des Juifs par les nazis.
Jugée pour « incitation à la haine », elle avait déclaré en avril 2015, en marge d’un procès contre un ancien membre des SS, que le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz n’était « qu’un camp de travail », et avait nié qu’un crime de masse y ait eu lieu.
Âgée de 95 ans et surnommée par la presse « mamie nazie », Ursula Haverbeck se présentait comme une représentante du « révisionnisme historique » et se targuait d’être une « combattante intrépide pour la vérité ».
Ses précédentes condamnations pour avoir nié la Shoah ont aggravé son cas aux yeux du tribunal de Hambourg.
La porte-parole du tribunal a indiqué que la prévenue avait également profité de la procédure pour diffuser à nouveau des thèses négationnistes d’une « ampleur extrême ».
De nombreux partisans de Haverbeck, présents dans la salle d’audience, ont également provoqué plusieurs interruptions d’audience en raison de leurs interventions intempestives, selon la même source.
Jugée en première instance en novembre 2015, Haverbeck avait été condamnée à dix mois de prison. Initialement prévu en 2018, le procès en appel avait été retardé à plusieurs reprises, notamment en raison de la pandémie de Covid-19.
Elle était l’épouse de Werner Georg Haverbeck, un militant d’extrême droite décédé en 1999 avec lequel elle avait fondé en 1963 à Vlotho (centre de l’Allemagne) le Collegium Humanum, présenté comme un établissement d’enseignement mais réputé pour être un foyer du négationnisme. Il a été interdit en 2008.
Auschwitz-Birkenau est le symbole du génocide perpétré par l’Allemagne nazie à l’encontre de six millions de Juifs européens, dont un million sont morts dans ce camp entre 1940 et 1945. Quelque 80 000 Polonais non juifs, 25 000 Roms et 20 000 soldats soviétiques y ont également aussi trouvé la mort.