Une candidate de Yamina accusée de racisme après la découverte d’un tweet
Suite aux appels à sa démission, Roni Sassover affirme que ce sont les médias qui ont sorti de son contexte un tweet de 2018 qui insinuait que seul un Arabe mort est un bon Arabe
Roni Sassover, candidate aux élections législatives sur la liste du parti Yamina, a été accusée de racisme cette semaine, après qu’un de ses tweets anti-arabe, datant de février dernier, a récemment été déterré par les médias.
Sassover, une avocate laïque qui se décrit comme « résidente d’implantation de Tel Aviv », figure en neuvième position sur la liste électorale de droite dirigée par Ayelet Shaked. Selon les sondages actuels, Sassover a de bonnes chances d’intégrer la 22e Knesset.
Sassover, nouvelle arrivée en politique, s’est présentée aux élections d’avril sous l’étiquette de HaYamin HaHadash. Le parti n’a pas réussi à dépasser le seuil électoral ni à intégrer la Knesset. Il s’est rebaptisé depuis pour devenir Yamina. Sassover a fait l’objet d’un minutieux examen par les médias et le public après une interview très détaillée accordée à la Treizième chaîne, où elle a évité les questions liées à la politique des implantations en Israël.
Les internautes ont rapidement retrouvé un de ses tweets, publiés après une attaque au couteau en février 2018.
« Ma grand-mère, qui a immigré en Israël après la Shoah et a toujours été fidèle aux travaillistes, avait quelques phrases préférées : 1. Un bon Arabe est… 2. Si tu tournes le dos à un Arabe, il t’y plantera un couteau et 3. Sors avec qui tu veux mais épouse un Juif. »
La première phrase, écourtée, semblait se terminer par « … un Arabe mort ».
Elle a conclu son tweet en écrivant : « les grands-mères ont toujours raison ».
Ahmad Tibi, député arabe israélien de la Liste arabe unie, a fustigé lundi les propos de Sassover.
« Alors qu’a-t-elle prévu pour obéir aux volontés de sa grand-mère ? Des camps de concentration ? Des bombardements ? », a-t-il réagi sur Twitter. « C’est la preuve qu’avec un père riche, on peut s’acheter un siège à la Knesset, mais pas un cerveau. »
D’autres internautes ont appelé à ce qu’elle soit interdite d’élections en septembre.
Sassover a quant à elle défendu son tweet sur les Arabes dans un communiqué dimanche, en accusant les médias d’avoir sorti ses propos de leur contexte.
« Ce tweet faisait référence à un attentat commis à Ariel, quand un terroriste à poignardé un passant juif », a-t-elle dit. « Evidemment, il porte sur les Arabes terroristes, pas sur tous les Arabes », a déclaré Sassover à la Douzième chaîne dans un communiqué.
« Les journalistes ont fait l’effort de sortir [le tweet] de son contexte », poursuit le communiqué.
Dans un autre tweet, plus récent, Sassover a fustigé Yair Lapid pour la campagne de Kakhol lavan, dans laquelle il dépeint des politiciens ultra-orthodoxes comme vénaux et corrompus, comparant implicitement la position de Lapid à celle de l’Allemagne nazie.
« Les ultra-orthodoxes sont un élément béni et indissociable de la société israélienne. Le besoin irrépressible de constamment en faire des boucs émissaires me rappelle certaines politiques appliquées par certains pays il y a quelques années », a publié Sassover la semaine dernière.
Sassover a été soutenue par l’ancien chef de HaYamin HaHadash Naftali Bennett, pendant le week-end, après son interview dans laquelle elle a semblé manquer de connaissances sur les implantations israéliennes et l’histoire du mouvement.
“Je suis très fier que Roni Sassover représente Yamina, et je sais que l’écrasante majorité du camp sioniste religieux l’est également », a-t-il écrit. « Pour aimer Israël, il n’est pas nécessaire de savoir où se trouvent [des sites archéologiques de Cisjordanie] ni les prénoms de [rabbins célèbres], ni [des versets bibliques par coeur]. »