Une coalition sous Gabbay ? C’est non pour Liberman et Kahlon
Le chef de Yisrael Beytenu dit que l'Union sioniste "n'a aucune chance" tandis que le dirigeant de Koulanou affirme que son parti ne "servira pas de vernis à un gouvernement de gauche"
Les chefs des partis Koulanou et Yisrael Beytenu ont fait savoir samedi qu’ils ne rejoindront pas un gouvernement de coalition éventuel sous la direction d’Avi Gabbay, jetant le doute sur les chances du chef de l’Union sioniste de devenir Premier ministre.
« Avi Gabbay est une personnalité qui n’est pas pertinente », a estimé le chef de la formation Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, lors de l’émission « Rencontre avec la presse » diffusée sur la Deuxième chaîne. « Il y a au moins deux partis, Yisrael Beytenu et Koulanou, qui ne rejoindraient jamais une coalition sous Gabbay ».
« Il ne peut pas former une coalition alors que ces deux partis ne sont pas impliqués », a ajouté Liberman. « Il n’a aucune chance ».
Gabbay, qui a aidé le ministre des Finances Moshe Kahlon à fonder Koulanou et a officié plus tard au poste de ministre de l’Environnement, a quitté ses fonctions et son parti l’année dernière pour protester contre l’accord de coalition passé avec Yisrael Beytenu qui a permis à Liberman de devenir ministre.
Il a plus tard remporté les primaires du parti travailliste, la plus importante des deux composantes de la faction de l’Union sioniste (la deuxième est la formation Hatnua de Tzipi Livni).
Dans une interview séparée accordée à la Deuxième chaîne, Kahlon a noté que son parti ne prendrait pas part à un gouvernement dirigé par l’Union sioniste. Répondant à une question qui lui demandait s’il était en colère contre Gabbay, Kahlon a expliqué qu’il était « déçu ».
« Je ne suis pas en colère. Je suis déçu par sa conduite », a-t-il précisé.
Kahlon a également cité ses différences avec l’Union sioniste sur l’avenir de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est lors d’un futur accord de paix, disant que contrairement à ce parti de gauche, il soutient « la terre d’Israël et Jérusalem unifié » et que, par conséquent, « Koulanou ne rejoindra pas un gouvernement travailliste de gauche ».
« Je peux vous le dire de la manière la plus claire possible : Koulanou ne servira pas de vernis à un gouvernement de gauche », a-t-il déclaré.
Malgré le soutien traditionnel apporté par le parti travailliste à l’évacuation des habitants de Cisjordanie dans le cadre d’un futur accord de paix avec les Palestiniens, Gabbay a indiqué le mois dernier qu’il ne déracinerait pas les implantations sous les termes d’un accord de paix, hérissant certains législateurs issus de l’Union sioniste.
Les propos de Gabbay s’inscrivent dans un contexte d’un glissement vers la droite de la ligne du parti travailliste qui s’est intensifié depuis qu’il en a été élu à sa tête au mois de juillet, une tentative de séduire les électeurs centristes.
Gabbay a également noté qu’il ne prendrait pas part à une coalition avec la Liste arabe unie, le parti arabe de 13 membres.
Sans la liste arabe unie, Yisrael Beytenu et Koulanou, Gabbay va lutter pour former une coalition de gouvernement alors que les partis de droite du Likud et HaBayit HaYehudi ne rejoindraient probablement pas un gouvernement dirigé par les travaillistes et que le parti Yesh Atid de Yair Lapid se place devant l’Union sioniste dans les sondages et pourrait bien être amené à jouer les second rôles.