Une délégation du Hamas s’entretient avec Erdogan
Des officiels du groupe terroriste palestinien menés par Ismail Haniyeh ont évoqué la situation difficile à Gaza et du "danger" au mont du Temple
Samedi, une délégation du groupe terroriste palestinien du Hamas dirigée par son chef, Ismail Haniyeh, a rencontré le président turc Recep Tayyip Erdogan. La délégation a abordé la situation humanitaire très difficile dans la bande de Gaza, selon le groupe terroriste dans un message publié sur un site internet officiel.
Haniyeh était en Turquie depuis dimanche dernier après avoir mené des négociations avec les Services de renseignement égyptiens. Le voyage était son premier déplacement en dehors de Gaza et de l’Egypte depuis qu’il est devenu le chef du Hamas en mai 2017.
« La délégation du Hamas s’est exprimée sur le situation humanitaire difficile dans la bande de Gaza alors que le siège se poursuit. Nous avons réclamé des mesures nécessaires pour y mettre fin », a rapporté l’article, ajoutant que le groupe saluait la Turquie pour sa « position à l’égard du peuple palestinien et de sa juste cause ».
Israël applique de nombreuses restrictions sécuritaires sur le mouvement des personnes et des biens à l’entrée et à la sortie de Gaza. Des officiels israéliens affirment que ces restrictions visent à empêcher les groupes terroriste dans l’enclave côtière d’importer des armes ou des matériaux pour les fabriquer.
Pendant une bonne partie de la dernière décennie, l’Egypte a également imposé d’importantes restrictions sur le mouvement des gens et des biens à Gaza. Récemment, les autorités égyptiennes ont permis à de nombreux Palestiniens de Gaza de voyager à travers le point de passage de Rafah et d’importer certains biens à travers ses frontières.
53 % des Gazaouis vivent dans la pauvreté, a indiqué un rapport des Nations unies de juin 2018. 80 % de la population de Gaza dépend de l’aide internationale, selon l’UNRWA, l’office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, une organisation internationale controversée qui fournit des soins de santé, de l’éducation et d’autres services aux réfugiés palestiniens et à leurs descendants.
Le Hamas règne sur Gaza depuis 2007 quand il a expulsé du territoire le Fatah dominé par l’Autorité palestinienne.
La délégation du Hamas et Erdogan ont discuté de « la question de Jérusalem, et particulièrement des dangers imminents envers la mosquée Al-Aqsa, et du rôle de la Turquie pour soutenir le peuple palestinien », a ajouté l’article.
Le Hamas a condamné Israël pour avoir autorisé les Juifs à visiter le mont du Temple, un lieu saint pour les Juifs et les Musulmans. Ces derniers l’appellent la Mosquée Al-Aqsa.
President @RTErdogan received Hamas Political Bureau Leader Ismail Haniyeh at Dolmabahçe Palace in Istanbul. pic.twitter.com/AxIvsqdFoa
— Presidency of the Republic of Türkiye (@trpresidency) December 14, 2019
Le groupe terroriste a également accusé Israël de tenter de « judaïser » le mont du Temple, qui est très largement géré par le Waqf, une institution jordanienne qui gère les lieux saints musulmans à Jérusalem.
Les Juifs ne peuvent pas prier sur le mont du Temple selon des accords passés il y a longtemps entre Israël et les autorités musulmanes connus comme le « statu quo ». Ces dernières années pourtant, des nationalistes religieux israéliens ont renforcé leurs visites sur le lieu saint et tenté d’y prier.
Les Palestiniens perçoivent de telles visites comme des provocations et craignent qu’Israël puisse tenter de prendre contrôle du site. Le gouvernement israélien a cependant déclaré, – à maintes reprises -, n’avoir aucune intention de modifier les accords.
Le compte Twitter du président turc a confirmé qu’Haniyeh et Erdogan s’étaient rencontrés et a publié une photo des deux hommes au Palais Dolmabahçe à Istanbul.
Dimanche, la TV Al-Aqsa du Hamas a rapporté qu’Haniyeh participera au sommet de Kuaka Lumpur prévu mercredi.
Le sommet « visera à chercher de nouvelles solutions aux problèmes affectant le monde musulman », a rapporté le Malay Mail, un quotidien malaisien.
L’émir du Qatar Tamim bin Hamad Al Thani, le Premier ministre pakistanais Imran Khan, le président iranien Hassan Rouhani et Erdogan sont « parmi les dirigeants islamiques qui doivent participer au sommet », a ajouté l’article du Malay Mail.