Une députée de l’AP condamnée sans procès à 6 mois de prison
L’armée a arrêté Khalida Jarrar pour violation d’une injonction limitant ses déplacements en Cisjordanie
L’armée israélienne a émis dimanche une ordonnance de détention administrative de six mois contre la députée palestinienne Khalida Jarrar, qui a été arrêtée par Israël la semaine dernière pour avoir violé une ordonnance militaire limitant ses déplacements en Cisjordanie.
Le général en chef du commandement central, Roni Nume, a signé l’ordonnance de détention contre Jarrar, une éminente militante du parti de gauche Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP), sans mise en accusation ou procès.
Tsahal a annoncé avoir arrêté jeudi matin le membre du Conseil législatif palestinien dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, en raison de « préoccupations importantes concernant la sûreté et la sécurité de la région ».
L’avocat de Jarrar, Mahmoud Hassan, soutient que la détention de Jarrar était un geste prémédité par l’establishment de la défense d’Israël.
En effet, il a déclaré à Haaretz que l’ordonnance de détention de Jarrar a été signée jeudi, le jour de son arrestation, ce qui signifie qu’elle avait été préparée à l’avance.
Hassan a déclaré qu’il avait l’intention de faire appel contre la durée de la détention auprès de la cour militaire d’Ofer, mercredi.
Le FPLP a été derrière un certain nombre d’attaques contre les civils israéliens pendant près de 40 ans.
Au mois de novembre de l’année dernière, il a pris la responsabilité d’une attaque terroriste dans laquelle cinq personnes ont été tuées avec des hachoirs à viande dans une synagogue de Jérusalem.
L’année dernière, l’armée avait limité les mouvements de Jarrar à la ville de Jéricho et à ses environs.
Tsahal avait expliqué que l’ordonnance restrictive se fondait sur ses actes d’ « incitation et de participation dans le terrorisme. »
Elle avait longtemps bafouée l’interdiction israélienne.
L’Organisation de libération de la Palestine a dénoncé l’arrestation, qualifiant sur les réseaux sociaux la détention de Jarrar d’ « illégale ».
Jarrar a été très impliquée dans la rédaction de la requête de l’Autorité palestinienne pour rejoindre le Cour pénale internationale, a annoncé un porte-parole de l’OLP.