Une députée palestinienne de premier plan arrêtée pour terrorisme
La responsable politique du FPLP, Khalida Jarrar, relaxée l’an dernier après une peine de 14 mois pour avoir encouragé des attaques, est détenue ; elle est soupçonnée d’avoir participé à des activités terroristes
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël
Une parlementaire et activiste palestinienne bien connue a été arrêtée dimanche soir près de la ville cisjordanienne de Ramallah dans le cadre d’une opération conjointe de l’armée israélienne et de l’agence de sécurité du Shin Bet, un an après avoir été libérée de prison et honorée par des parlementaires israéliens.
Khalida Jarrar, membre du Conseil Législatif Palestinien (CLP), et Khitam Khabib, un autre membre du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), ont été arrêtés avec 9 autres personnes « sur la base de soupçons de participation à des activités terroristes et de violents troubles publics », a déclaré l’armée dans un communiqué.
Jarrar a été élue en 2006 au CLP en tant que membre du FPLP, mais le Parlement palestinien ne s’est pas réuni depuis 2007, après la victoire du mouvement terroriste islamiste du Hamas aux élections.
Jarrar s’est largement impliquée dans la consolidation de la proposition de l’Autorité palestinienne à se joindre à l’invitation de la Cour Pénale Internationale (CPI), a déclaré un porte-parole de l’OLP en 2015.
Le FPLP, un pari marxiste considéré comme une organisation terroriste par Israël, est la deuxième plus grande faction dans le corps législatif après le Fatah de Mahmoud Abbas. Jarrar fait office de dirigeant politique du groupe.
Selon l’armée, son arrestation dimanche « n’avait rien à voir avec son appartenance au Conseil Législatif Palestinien (CLP) ».
En 2015, Jarrar a été arrêtée, puis condamnée à 15 mois de prison, pour avoir encouragé des attaques contre des Israéliens.
Elle a été relâchée voici une année, un mois plut tôt que prévu, en raison d’un surpeuplement dans les prisons israéliennes, selon le Service Israélien des Prisons.
Suite à sa libération, elle avait été accueillie par le député à la Knesset Ayman Odeh, chef de la Liste arabe unie, ainsi que par des douzaines de soutiens.
Dans un statut publié à l’époque sur sa page Facebook, Odeh décrivait Jarrar comme une « combattante de la liberté et membre palestinienne du Parlement ». Il écrivait ressentir un « devoir » de l’accueillir après sa libération de prison, et qu’il « avait l’honneur d’être à ses côtés sur la route des élections ».
Odeh a refusé dimanche de commenter la dernière arrestation de Jarrar.
Jarrar a été emprisonnée à de multiples reprises. Elle a encore une condamnation de cinq ans en suspens depuis sa libération l’an dernier, selon l’organisation de droits palestinienne Addameer.
Son époux, Ghassan Jarrar, lui-même emprisonné à de nombreuses reprises, a déclaré suite à sa libération que son dernier séjour en prison avait été « très dur pour elle », ajoutant fièrement qu’elle « avait fondé une école en prison et que cinq filles avaient pu passer leurs examens grâce à elle ».
L’AFP a contribué à cet article.