Une députée veut pénaliser la discrimination contre les obèses
La proposition de loi interdirait de refuser un emploi ou l’entrée dans un club à une personne en raison de son poids
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Empêcher à une personne obèse un emploi ou l’entrée dans un endroit public sur la base de son poids pourrait bientôt devenir illégal en Israël si les nouvelles propositions de loi déposées à la Knesset sont votées.
De plus, se moquer ou humilier une personne en surpoids pourrait mener l’auteur devant un tribunal, selon la proposition de loi.
Tamar Zandberg, députée du Meretz, a déposé trois propositions de loi pour s’attaquer à ce sujet, a annoncé lundi le quotidien Yedioth Ahronoth, quelques jours après un appel de l’Association pour les droits civiques en Israël (ADCI) à des régulations pour contrôler quand et comment les médecins peuvent aborder le sujet du surpoids de leurs patients.
La première proposition amenderait une loi contre la discrimination dans les biens et les services, rendant par exemple illégal d’interdire à une personne obèse d’un lieu de divertissement, comme une boîte de nuit, ou de l’empêcher de prendre une assurance.
La deuxième proposition amenderait la loi anti-diffamation d’Israël pour permettre aux personnes en surpoids de demandes des dédommagements pour des insultes liées à leur poids.
Zandberg cherchait aussi à amender la loi sur les opportunités d’égalités devant l’emploi, pour assurer que les Israéliens ne puissent pas se voir refuser un poste en raison de leur poids.
« Les personnes en surpoids sont discriminées sur le lieu de travail, et même ridiculisées dans les publicités et d’autres médias », a déclaré Zandberg dimanche.
La semaine dernière, l’ADCI a appelé l’Association médicale israélienne (AMI) à formuler des règles de comportement gouvernant la manière dont les professionnels médicaux peuvent commenter le poids de leurs patients. Dans une lettre adressée à Tami Karni, présidente du comité d’éthique de l’AMI, l’association a déclaré que son appel suit des « preuves cumulatives » du besoin de « directives claires » interdisant aux médecins de commenter le poids d’un patient « à l’exception des cas pertinents », a annoncé le site d’informations Ynet.
L’association de défense des droits de l’Homme a affirmé que la « ‘grossophobie’ est la nouvelle homophobie », et a noté que certains états américains avaient légiféré contre la discrimination anti-obèse.
Dans sa lettre, l’ADCI a écrit que, « regrettablement, en utilisant l’excuse de la médecine, des médecins de différents domaines se permettent de faire des remarques insultantes sur le poids d’une personne, même s’il n’y a pas de justification médicale pour cela. »
Selon un témoignage fourni par l’association, un médecin a pointé le ventre d’une femme en surpoids pendant qu’elle quittait une clinique pour un traitement pour une lésion de la peau, en lui disant que « vous devriez vous occuper de cela aussi ».
Dans un autre cas, un dentiste a demandé à un patient de ne pas manger pendant une demi-heure, ajoutant que « mais vous trouverez probablement cela difficile ». Dans un troisième cas, un ORL a dit, pendant qu’il rédigeait une ordonnance pour des gouttes pour l’oreille, que « ça vaut le coup de réduire votre prise alimentaire. »
Dans un autre exemple, un médecin a demandé à un patient se plaignant d’une douleur à l’épaule, « et que faites-vous pour ce ventre ? »
L’association médicale a déclaré que pendant un débat sur le sujet organisé il y a quelques années, certains médecins avaient recommandé de demander la permission du patient avant d’aborder de tels sujets. Il y avait eu un accord général sur le fait que les médecins devaient aborder le sujet du poids avec respect, a déclaré l’organisation.