Israël en guerre - Jour 351

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Une élue Likud s’en prend (encore) aux officiels de l’armée

Tally Gotliv a doublé la mise sur ses critiques même si elle a reconnu qu'un commandant de char n'avait pas, en réalité, été renvoyé pour avoir roulé sur un panneau "J'aime Gaza"

La députée Tally Gotliv lors d'une conférence d'Israel Hayom à Ashkelon, le 16 avril 2024. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)
La députée Tally Gotliv lors d'une conférence d'Israel Hayom à Ashkelon, le 16 avril 2024. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)

La députée Tally Gotliv (Likud) a critiqué sur internet, mardi soir, le chef d’état-major Herzi Halevi et les autres responsables de premier plan de l’armée, suite à une infox qui avait laissé entendre que le commandant d’une unité de char avait été limogé pour avoir roulé, avec son blindé, sur un panneau « J’aime Gaza » au sein de l’enclave côtière.

Gotliv, qui est connue pour ses provocations, a accusé Halevi dans un post qui a été publié sur le réseau social X d’avoir « eu un nouveau geste ridicule à l’égard des Gazaouis ‘non-impliqués’ qui se moquent d’Israël ».

Cette fake-news avait été publiée sur X par Herzel Laks, un usager de la plateforme, qui avait écrit que le commandant d’un char, qui apparaissait dans une vidéo en train de rouler sur le panneau au poste-frontière de Rafah, qui sépare la bande et l’Égypte, avait été limogé par le chef du Commandement du sud et que Halevi avait de surcroît réprimandé le commandant de la Brigade des Blindés suite à l’incident.

Laks avait ajouté que Tsahal avait émis un communiqué disant que les images « ne sont pas conformes à la morale » défendue par les militaires israéliens et que cet incident, « qui a offensé des centaines de Gazaouis non-impliqués », ferait l’objet d’une enquête.

Une heure plus tard, Laks avait établi clairement qu’il avait écrit une publication délibérément sarcastique et il avait présenté ses excuses à « ceux qui ont pu être blessés ou trompés » par son post.

Il avait toutefois refusé de supprimer la publication, affirmant que « le seul fait qu’elle ait paru réelle aux yeux d’un si grand nombre dit beaucoup de choses sur les faiblesses morales qui sont celles des dirigeants de Tsahal ».

Un char de l’armée en train d’écraser un panneau « J’aime Gaza » du côté gazaoui du poste-frontière entre Rafah, dans la bande de Gaza, et l’Égypte. (Capture d’écran : X ; used in accordance with clause 27a of the copyright law)

Écrivant un post douze heures après cette clarification, Gotliv s’est adressée à Halevi, disant que « Honorable monsieur, il s’agit d’un acte qui a été conforme à l’humiliation de l’ennemi, à Gaza, et des ‘innocents’ qui aident à dissimuler les otages vivants et morts ».

« C’est conforme au langage de l’ennemi que nous écrasions ce panneau – un acte qui équivaut à une déclaration, celle que ‘nous sommes là’. »

Elle a ajouté que « le moral de l’ennemi doit être au plus bas » et que le limogeage du haut-gradé « contribue au sentiment de victoire du Hamas, il le renforce comme il renforce ses railleries à l’égard d’Israël ».

Gotliv n’a évoqué le caractère mensonger de l’information que dans la matinée de mercredi, disant qu’il avait été porté à son attention que le commandant n’avait pas été renvoyé.

« Le fait que cela ne m’aurait pas surpris si c’était vrai est triste », a-t-elle déclaré, répétant ses accusations.

« Un responsable de Tsahal m’a personnellement dit que la vengeance et que l’absence de miséricorde ne sont pas les valeurs de la guerre, et c’est ce qui est est à l’origine de notre manque de compréhension de l’ennemi cruel qui nous fait face, du langage qu’il comprend ».

Le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, s’adressant à la presse depuis une base militaire dans le centre d’Israël, le 7 avril 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Elle a ajouté qu’une série de décisions – comme le limogeage de soldats qui avaient prié dans une mosquée de Gaza et l’ordre donné aux soldats d’effacer un graffiti qui disait « le peuple d’Israël vit » étaient la preuve, à ses yeux, que « les dirigeants de l’armée s’inquiètent davantage de respecter l’ennemi que de respecter nos courageux soldats ».

Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, avait émis un communiqué, il y a plusieurs mois, appelant les soldats à ne pas se filmer sauf si les images avaient des visées opérationnelles, disant que de tels actes venaient violer les ordonnances militaires.

Malgré ce communiqué, certains soldats ont fait circuler des photos et des vidéos les montrant en train d’arrêter des suspects en sous-vêtements, en train de jouer avec de la lingerie ou en train de prier dans des mosquées, entre autres séquences controversées.

La guerre à Gaza a éclaté le 7 octobre, quand les terroristes du Hamas avaient lancé une attaque sans précédent contre Israël, tuant près de 1 200 personnes, des civils en majorité, et prenant 252 personnes en otage.

Israël a lancé son invasion terrestre dans la bande de Gaza à la fin du mois d’octobre, avec pour objectif de démanteler le Hamas et d’obtenir le retour des otages.

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