Une ex-ado mannequin dévoile sa relation de 5 ans avec Woody Allen
Babi Christina Engelhardt, aujourd'hui 59 ans, a raconté au Hollywood Reporter sa liaison avec le célèbre réalisateur, alors qu'elle avait 16 ans et lui 41
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Une ancienne adolescente mannequin a affirmé avoir eu une liaison de huit ans avec le célèbre réalisateur juif Woody Allen, qui a commencé quand elle avait 16 ans, et lui 41.
Babi Christina Engelhardt, aujourd’hui âgée de 59 ans, assistante du producteur hollywoodien Bob Evans, a décrit cette relation dans un portrait publié lundi dans The Hollywood Reporter. Dans cette interview, Enghelardt s’est exprimée pour la première fois au sujet de cette liaison. Elle a décrit une relation inégale, mais pas malheureuse, avec un homme compliqué.
« Il ne s’agit pas de ‘faire tomber cet homme’. Je parle de mon histoire d’amour », a déclaré Engelhardt à Gary Baum de THR. « C’est ce qui m’a permis d’être qui je suis. Je n’ai aucun regret. »
Ils s’étaient rencontrés dans un restaurant de New York en octobre 1976, deux mois avant le dix-septième anniversaire d’Engelhardt – l’âge du consentement à New York. Engelhardt s’est souvenue avoir initié la relation en faisant passer à Allen un papier avec son numéro de téléphone.
Allen a appelé, raconte-t-elle, et l’a invitée au premier d’une centaine de rendez-vous dans son penthouse de la Cinquième Avenue au cours des cinq années qui ont suivi.
Elle dit qu’il n’a jamais demandé son âge, mais il savait qu’elle était encore lycéenne.
L’histoire d’Engelhard, racontée dans des mémoires encore non publiés, ressemble étrangement au scénario de la comédie dramatique « Manhattan » de Woody Allen en 1979, dans lequel Isaac, un auteur frustré de 42 ans, incarné par Allen, sort avec une superbe lycéenne de 17 ans, Tracy, jouée par Mariel Hemingway.
Engelhardt a admis que leur relation ait pu être inégale, mais n’était pas forcée. Elle décrivait leurs rendez-vous comme des moments où Allen « jouait avec moi » et s’est souvenue de plusieurs moments où Allen faisait venir une autre femme dans l’appartement pour des rapports sexuels à trois.
"I was a fragment. …Great artists cherry-pick." Christina Engelhardt, then 16, on Woody Allen, then 41.
While this piece too often reads like a gossip rag, it provides a good window into a world that was, and remains, a playground for predatory menhttps://t.co/SaHw87desp … pic.twitter.com/luzljR2Sxq
— Zosia Bielski (@ZosiaBielski) December 17, 2018
Le film d’Allen en 1979 « m’a rappelé pourquoi je le trouvais si intéressant, si magnétique. C’est pour ça que je l’aimais et pourquoi je suis toujours impressionnée par lui en tant qu’artiste. Comment il jouait avec les personnages dans ses films, et comment il jouait avec moi. »
Elle s’est souvenue s’être sentie intensément jalouse quand en 1980, Allen lui a demandé de rencontrer sa nouvelle « petite amie » – Mia Farrow – qui est devenue la partenaire d’Allen pendant de nombreuses années. Allen épousera ensuite sa fille adoptive Soon-Yi Previn en 1997. Dylan Farrow, une autre fille adoptive d’Allen et Mia Farrow, a accusé Allen de l’avoir agressée sexuellement quand elle avait sept ans.
« Je me sentais mal. Je ne voulais pas y être, et en même temps, je ne trouvais pas le courage de me lever et de partir », s’est souvenue Engelhardt. « Partir signifiait mettre fin à tout ça. Avec le recul, c’est exactement ce dont j’avais besoin, mais à l’époque, l’idée de ne pas avoir Allen dans ma vie me terrifiait. »
Engelhardt est aujourd’hui divorcée, mère de deux filles adultes qui vivent à Beverly Hills. Elle dit ne pas se souvenir d’avoir été malheureuse ces années-là, mais pense que l’intérêt que lui portait Allen s’inscrivait dans un schéma de comportement de celui qu’elle considère comme « un grand artiste », qui jetait son dévolu, sur le plan personnel et artistique, sur des femmes beaucoup plus jeunes que lui.
« Je n’étais qu’un fragment… je pensais que j’étais spéciale et ensuite j’ai réalisé que c’était une grande personne avec une grande vie. »
Dans l’interview, Engelhardt est revenue sur son propre passé d’immigrante allemande, et sur le rôle qu’il a joué dans sa relation et dans l’intérêt d’Allen.
« Woody est le super-Juif et je suis la super-Allemande », dit-elle. « J’ai été hantée, tourmentée en tant qu’ « enfant nazi » dans le quartier juif où j’ai grandi, à Matawan dans le New Jersey. Mon père se baladait en lederhosen (salopette typiquement allemande). On me claquait la porte. [Pendant la relation], il y avait une petite voix qui me disait de plaire à ceux qui me rejetaient. Je n’entrais pas en confrontation, parce que je pensais que « personne n’aime les Allemands ».
Quand elle a décidé de quitter Allen en 1984, elle a quitté New York.