Une famille palestinienne agressée par des attaquants masqués en Cisjordanie
Le groupe de défense des droits B'Tselem explique que les parents et les 8 enfants ont essuyé des jets de pierre de la part d'habitants d'implantations masqués près de Mitzpe Yair
Un groupe d’environ dix Israéliens présumés, qui portaient des masques, auraient agressé et jeté des pierres sur une famille palestinienne de Cisjordanie, samedi. Les faits ont été capturés en vidéo.
Selon l’organisation B’Tselem, la famille Alyan – deux parents et leurs huit enfants – travaillaient dans les champs, à proximité de l’avant-poste illégal de Mitzpe Yair, au sud de Hébron, une ville de Cisjordanie, lorsque l’attaque a eu lieu.
La famille a filmé une partie de l’incident. La vidéo a été diffusée par le groupe de défense des droits de l’Homme.
Sur les images, les agresseurs jettent des pierres et brandissent des bâtons, alors que les enfants crient et pleurent en arrière-plan.
This morning, about 10 ten settlers, some masked and equipped with batons attacked the Alyan family (parents + 8 children) near the settlment Mitzpe Yair in South Hebron Hills. The parents were injured and evacuated to a hospital in Hebron.
Footage courtesy of Alyan family pic.twitter.com/Eicby67vX8— B'Tselem בצלם بتسيلم (@btselem) March 13, 2021
L’activiste de gauche Guy Butavia, qui est arrivé sur les lieux peu après l’attaque, a déclaré au quotidien Haaretz que les deux parents avaient été évacués sur des brancards par les services du Croissant rouge vers un hôpital de Hébron.
B’Tselem a indiqué que la famille venait travailler sur ces terres chaque samedi mais que les habitants d’implantations les empêchaient régulièrement d’accéder à cette zone. L’organisation a précisé que des procédures judiciaires étaient en cours.
Egalement samedi, le groupe des droits de l’Homme Yesh Din a rapporté qu’il y avait eu une attaque commise la veille par des habitants d’implantations, dans le nord de la Cisjordanie.
Selon Yesh Adin, environ 20 habitants d’implantation arrivant de l’implantation de Yitzhar ont ainsi jeté des pierres, vendredi, dans un quartier de la ville de Hawara, endommageant deux voitures en stationnement. L’organisation a récemment fait savoir qu’il y avait déjà eu d’autres agressions dans le même secteur.
« Les violences des habitants d’implantations sont un crime visant à terrifier les Palestiniens, à prendre les terres dont ils sont propriétaires et, de cette manière, à les faire partir. L’échec systématique à sanctionner ces violences et le silence des politiciens encouragent cette violence », a commenté le directeur de Yesh Din, Lior Amihai, dans un communiqué.
Les incidents de vandalisme et les attaques contre les Palestiniens et contre les forces de sécurité israéliennes sont habituellement appelés des attaques « prix à payer », avec leurs auteurs qui prétendent agir en représailles contre les violences palestiniennes ou contre les politiques gouvernementales considérées comme hostiles au mouvement pro-implantation.
Les arrestations de leurs auteurs sont rares et les groupes de défense des droits de l’Homme déplorent des condamnations qui, selon eux, sont plus qu’inhabituelles, avec la majorité des accusations, dans ces cas précis, qui sont abandonnées.
B’Tselem a noté que la famille Alyan vit à Um Lasafa, le même village que les cinq enfants palestiniens arrêtés par les soldats israéliens dans le sud des collines de Hébron, mercredi, après que les habitants israéliens d’un avant-poste illégal ont rapporté qu’ils étaient entrés sans autorisation sur le site.
Une vidéo tournée par le groupe de défense des droits de l’Homme a montré les soldats traîner de force les enfants avant de les embarquer dans un véhicule militaire.