Une femme, soupçonnée d’avoir menacé Bennett et sa famille, en détention provisoire
Le tribunal ordonne que la suspecte soit maintenue en détention un jour supplémentaire, car elle a déjà par le passé publié des messages au vitriol contre le Premier ministre
Un tribunal a prolongé mardi la détention d’une femme soupçonnée d’avoir envoyé des lettres de menace et des balles au Premier ministre Naftali Bennett et à sa famille.
Le tribunal de première instance de Rishon Lezion a ordonné que la suspecte, âgée de 65 ans et originaire de la ville d’Ashkelon, soit détenue un jour de plus. Elle a été arrêtée lundi.
La police a déclaré que la femme est soupçonnée d’extorsion par menaces, de port ou de transport d’armes, de menace de commettre un acte de terrorisme et de conspiration en vue de commettre un crime.
Son nom n’a pas été publié, mais des articles ont indiqué qu’il s’agissait d’une militante notoire du Likud et d’une partisane convaincue de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu. Le site d’information Walla a rapporté que l’embargo serait levé mardi après-midi.
Ordonnant qu’elle reste en garde à vue, le juge Erez Melamed a déclaré que les éléments de l’enquête témoignaient d’une « suspicion raisonnable du crime de profération de menaces ».
Il a ajouté que l’envoi d’une lettre de menaces accompagnée d’une balle « peut en fait se transformer en un véritable acte de violence ».
L’une des lettres comprenait l’avertissement suivant : « Tant que tu seras ici, nous nous en prendrons à toi. »
Melamed a cependant déclaré à la police qu’il n’acceptait pas leur position selon laquelle les actions présumées de la femme pourraient s’apparenter à du terrorisme. Il a également fait remarquer qu’il ne s’agissait pas d’une extorsion par menaces, mais de simples menaces.
La suspecte affirme qu’elle a été contrainte d’avouer les crimes par un agent enquêteur qui l’a menacée de faire arrêter son mari et ses enfants si elle ne le faisait pas, a déclaré son avocat, Eli Masterman, du bureau de l’avocat commis d’office.
Masterman a déclaré à la cour que sa cliente avait dit à l’officier : « J’avouerai avoir tué Arlosoroff, mais laissez ma famille tranquille », en référence au meurtre non élucidé du leader sioniste d’avant l’État, Haïm Arlosoroff, sur une plage de Tel Aviv en 1933.
La police rejette la déclaration de la suspecte.
Au cours de l’audience, le tribunal a appris que la femme avait déjà été interrogée par la police au sujet d’un message publié sur les réseaux sociaux et qu’elle avait l’habitude de publier des critiques acerbes à l’encontre de Bennett. Dans des messages publiés sur les réseaux sociaux, elle l’avait déjà traité de « meurtrier », de « traître » et « d’escroc ».
La femme est soupçonnée d’avoir envoyé le mois dernier deux lettres au Premier ministre et à sa famille, qui contenaient toutes deux une balle réelle.
La police a déclaré à l’époque que les deux lettres contenaient des « menaces de meurtre détaillées » contre les Bennett et les responsables de la sécurité pensent que la personne qui les a envoyées avait « rassemblé des informations » sur la famille.
La première lettre de menaces était adressée à Bennett et à sa femme, Gilat, et a été déposée, avec une balle, dans un bâtiment adjacent à la maison familiale, où se trouve le bureau de Gilat.
Deux jours plus tard, une lettre adressée à Yoni, le fils de Bennett âgé de 15 ans, contenant une balle elle aussi, avait été envoyée au domicile familial à Raanana.
Les deux lettres contenaient une menace directe à l’encontre de Bennett, l’avertissant qu’il devait démissionner de son poste faute de quoi « du mal » serait fait à sa famille.
Bennett a déclaré à l’époque que les disputes politiques ne devaient pas dégénérer en « violence, intimidations ou menaces de mort ».
« Je suis le Premier ministre et une personnalité politique, mais je suis aussi un mari et un père et il est de mon devoir de protéger ma femme et mes enfants », a-t-il écrit dans un post Facebook.
Il a exhorté « tout le monde, quel que soit le parti politique, et en particulier les personnes actives sur les réseaux sociaux », à « baisser le ton dans les discours politiques ».
La police a déjà enquêté sur plusieurs menaces proférées contre le Premier ministre par le passé, généralement sur les réseaux sociaux.