Une grève de 100 minutes pour les otages sera respectée dimanche
Des entreprises, des boutiques, des centres commerciaux et des usines alimentaires seront à l'arrêt en solidarité avec les familles des otages détenus à Gaza depuis le 7 octobre
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Les employeurs et les employés israéliens de secteurs allant de la high-tech aux chaînes de magasins en passant par les fabricants de produits alimentaires se sont engagés à participer à une grève de 100 minutes dimanche, pour commémorer le 100e jour depuis l’enlèvement des otages par le groupe terroriste palestinien du Hamas, le 7 octobre dernier.
Les entreprises, les universités et les enseignes de la grande distribution interrompront ainsi toutes leurs activités à partir de 11h. Arnon Ben-David, président de l’organisation syndicale de la Histadrout, a accepté en début de semaine la demande des familles des otages d’organiser une grève de 100 minutes le 14 janvier, afin de renforcer le message en faveur du retour de leurs proches.
La guerre a éclaté entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, lorsque des milliers de terroristes ont fait irruption dans le sud d’Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime, tuant 1 200 personnes et prenant en otage plus de 240 personnes de tous âges, pour la plupart des civils. 136 otages enlevés par le Hamas – dont 27 dépouilles de personnes dont la mort a été confirmée – se trouveraient encore à Gaza.
« Alors que nous continuons à mener nos vies malgré la guerre, nous ne devons pas oublier ceux qui ne sont toujours pas rentrés chez eux », a écrit Shlomi Aizenberg, directeur des opérations de Playtika, dans un mémo adressé aux employés.
« Alors que nous approchons des 100 jours depuis l’enlèvement des otages, nous reconnaissons que pour trop d’entre eux, le temps s’est arrêté. »
« Cet acte de solidarité signifie notre engagement à nous tenir ensemble en tant que nation, en tant que leaders du marché et en tant qu’individus, montrant que notre unité va au-delà du business as usual« , a ajouté Aizenberg.
Le géant israélien des jeux en ligne a déclaré qu’il mettrait en place un mur dédié pour que les employés puissent exprimer et écrire des messages de soutien aux otages et à leurs familles.
Chez Teva Pharmaceuticals, qui se rallie également à la grève, les employés interrompront leur routine quotidienne et écouteront le récit d’un de leurs collègues, Yaïr Moses, dont la mère Margalit Moses, âgée de 78 ans, a été libérée de Gaza à la fin du mois de novembre. Yaïr se trouvait dans sa maison du kibboutz Nir Oz le matin du 7 octobre, lorsque le Hamas s’est déchaîné sur le village, assassinant et kidnappant ses habitants. Margalit et son proche voisin et ex-mari Gadi Moses ont tous deux été emmenés à Gaza, où Gadi se trouve toujours.
Alors que l’économie devrait être paralysée dimanche, le fabricant israélien de produits chimiques de protection des cultures Adama se joindra à l’effort et organisera un webinaire à l’intention de ses 1 500 employés pour une conversation avec Lishay Miran, l’épouse d’Omri Miran, qui a été capturé au kibboutz Nir Oz le 7 octobre.
« L’histoire des otages n’est pas seulement la leur – c’est notre histoire à tous, celle de toute la société israélienne », a écrit Mody Benaiah, vice-président exécutif d’Adama, dans une note adressée à ses employés.
« Chez Adama, nous arrêterons également nos activités pour nous joindre à cet appel important. »
Parmi les lieux de travail qui s’arrêteront dimanche figurent les centres commerciaux Wissotzky, Fox et Big, ainsi que le fabricant de produits alimentaires Tnuva, la société d’investissement israélienne Altshuler Shaham et les principaux cabinets d’avocats du pays. Des institutions et organisations éducatives, dont l’Université israélienne de Jérusalem et l’Association des enseignants, se joindront également à cette action.