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« Une Huwara encerclée et brûlée » : Zvika Fogel convoqué par la police

Le député d'Otzma Yehudit est soupçonné "d'incitation à la violence" pour ses propos à la suite d'une émeute d'extrémistes ultra-nationalistes dans une ville de Cisjordanie

Le député Otzma Yehudit Zvika Fogel dirigeant la réunion de la commission de Sécurité nationale de la Knesset, à Jérusalem, le 27 février 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le député Otzma Yehudit Zvika Fogel dirigeant la réunion de la commission de Sécurité nationale de la Knesset, à Jérusalem, le 27 février 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

La police a déclaré mardi avoir convoqué le député d’Otzma Yehudit Zvika Fogel pour un interrogatoire dans le cadre d’une enquête sur des allégations d’incitation à la violence après que le député d’extrême-droite a explicitement soutenu les extrémistes ultra-nationalistes qui ont incendié des maisons et des véhicules palestiniens dans la ville de Huwara, dans le nord de la Cisjordanie.

Dans un communiqué, la police signale l’ouverture d’une enquête sur Fogel pour ces commentaires et qu’il avait été convoqué pour être interrogé mardi par l’unité chargée des crimes graves.

Le mois dernier, le législateur de la coalition, un ancien général de brigade de Tsahal, a apporté son soutien sans ambiguïté aux émeutiers, en déclarant « une Huwara fermée et brûlée, voilà ce que je veux voir ».

« C’est la seule façon d’avoir un effet dissuasif. Après un meurtre comme celui d’hier, nous avons besoin de villages brûlés lorsque Tsahal n’agit pas », avait déclaré Fogel à la radio Galey Israel.

À la suite de l’indignation suscitée par ses propos, Fogel a écrit sur Twitter que ses paroles avaient été « déformées », sans expliquer dans quelle mesure.

Il a depuis affirmé que c’est l’armée qui aurait dû agir, et non les simples citoyens, sans pour autant revenir sur ses propos initiaux.

Des résidents d’implantations regardant des voitures et des maisons qu’ils ont incendiées dans la ville de Huwara, en Cisjordanie, le 26 février 2023. (Crédit : Twitter)

Au début du mois, la procureure générale Gali Baharav-Miara et le procureur d’État Amit Aisman ont autorisé la police à ouvrir une enquête sur Fogel, chef de la commission de Sécurité nationale de la Knesset.

Le ministre de la Sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben Gvir, président d’Otzma Yehudit, avait critiqué la procureure générale pour avoir autorisé l’enquête policière, affirmant qu’il y avait « une loi pour la droite et une loi pour la gauche – preuve évidente de la nécessité de la réforme [judiciaire] ».

Quelques heures après l’attentat terroriste par balles d’un Palestinien qui a tué les frères Hallel Yaniv, 21 ans, et Yagel Yaniv, 19 ans, de l’implantation de Har Bracha, des centaines de résidents d’implantations se sont déchaînés à Huwara et dans d’autres villes voisines.

Les émeutes ont fait un mort palestinien dans des circonstances peu claires – Sameh Aqtash, 37 ans – et plusieurs blessés graves.

Un général de haut rang a qualifié les événements de Huwara de « pogrom » après que les extrémistes ultra-nationalistes ont mis le feu à un certain nombre de maisons, parfois alors que les habitants se trouvaient à l’intérieur.

Vue aérienne d’une casse automobile où des voitures ont été incendiées par des extrémistes ultra-nationalistes dans la ville palestinienne de Huwara, près de Naplouse, en Cisjordanie, le 27 février 2023. (Crédit : Ronaldo Schemidt/AFP)

Quelques jours après les commentaires de Fogel, le chef du parti d’extrême-droite HaTzionout HaDatit Bezalel Smotrich, a déclaré qu’Israël devrait « anéantir » Huwara dans le cadre de sa politique nationale.

Smotrich, qui est à la fois ministre des Finances et ministre délégué de la Défense chargé des affaires civiles en Cisjordanie, a tenté par la suite de revenir sur ses propos dans le cadre d’une apparente offensive de charme à l’approche de son voyage aux États-Unis.

Huit suspects israéliens arrêtés la nuit de l’émeute ont été relâchés, trois d’entre eux étant assignés à résidence, selon des responsables des forces de l’ordre. Six autres ont été arrêtés plus tard par la police, qui a ordonné leur libération, mais deux d’entre eux, dont un mineur, ont été placés en détention administrative.

Emanuel Fabian et Michael Bachner ont contribué à cet article.

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