Une Iranienne condamnée à 6 ans de prison pour une histoire (non publiée) sur la lapidation
L’auteure a été condamnée pour insulte à l’islam et propagande ; son mari a été condamné à 15 ans de prison
Une Iranienne a été condamnée à six ans de prison pour avoir écrit une histoire non publiée sur la pratique de la lapidation dans la République islamique, selon Amnesty International.
Son mari a lui été condamné à 15 ans de prison pour différents chefs d’accusation dont il a été inculpé après la découverte de la nouvelle.
Golrokh Ebrahimi Iraee, auteure et militante des droits de l’Homme, a été emprisonnée quand les autorités ont perquisitionné son domicile et celui de son époux Arash Sadeghi dans la capitale iranienne, Téhéran, et trouvé l’histoire en 2014.
Le récit d’Iraee concerne une jeune Iranienne qui regarde un film sur la lapidation (« La lapidation de Soraya M. », film de 2008 basé sur une histoire vraie), et qui dans sa colère contre les évènements décrits dans le film brûle un Coran.
L’exécution par lapidation n’est plus fréquente en Iran, mais est toujours ordonnée par les tribunaux de temps en temps ces dernières années pour des cas d’adultère.
Iraee a récemment été jugée coupable d’avoir « insulté les valeurs sacrées islamiques » et d’avoir « répandu une propagande contre le système ». Elle serait détenue dans la célèbre prison iranienne d’Evin.
Elle et Sadeghi ont été tous deux initialement emprisonnés en 2014 quand les autorités ont découvert la nouvelle. Elle avait été détenue pendant 20 jours, sans être autorisée à voir un avocat.
Iraee a subi de longues heures d’interrogatoires avec les yeux bandés, pendant lesquels des responsables lui ont dit qu’elle serait exécutée pour ses actes.
Son époux, Arash Sadeghi, a déclaré avoir été torturé et battu en détention. Il a depuis été condamné à 15 ans de prison pour avoir « répandu de la propagande contre le système » et pour « rassemblement et connivence contre la sécurité nationale ».
« Les accusations contre Golrokh Ebrahimi Iraee sont absurdes », a déclaré Philip Luther, directeur recherche et défense des droits d’Amnesty International pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord.
« Elle fait face à des années derrière les barreaux simplement pour avoir écrit une histoire, qui n’a même pas été publiée. Elle est effectivement punie pour avoir utilisé son imagination. Au lieu d’emprisonner une jeune femme qui a pacifiquement exercé ses droits fondamentaux en exprimant son opposition à la lapidation, les autorités iraniennes devraient se concentrer sur l’abolition de cette peine, qui équivaut à de la torture. »