Une joueuse française de l’Hapoel Jerusalem raconte son expérience face aux missiles iraniens
La basketteuse Zoé Wadoux jouait contre l'Hapoel Kfar Saba quand les missiles iraniens sont arrivés en Israël, conduisant toute la salle à se réfugier dans un bunker
Lors d’un match de préparation avec le club de l’Hapoël Jérusalem contre l’Hapoël Kfar Saba le mardi 1er octobre, la joueuse française Zoé Wadoux et ses coéquipières ont dû rejoindre un bunker alors que les sirènes d’alerte retentissaient, prévenant de l’arrivée de missiles balistiques iraniens. Les joueuses y sont restées près d’une heure avant de pouvoir sortir, a rapporté L’Équipe.
« Pendant la préparation du match, on ne nous avait pas dit de faire plus attention que d’habitude. Mais j’ai vu après qu’Israël était au courant depuis 17h que des missiles allaient tomber, et alors que notre match était à 19h, on n’a pas été mis au courant », a affirmé Wadoux, 23 ans, championne d’Europe U16 en 2017 avec l’équipe de France.
Son équipe menait de dix points quand les joueuses ont dû se réfugier en urgence dans un bunker de la Malha Arena. « J’étais à côté de la table de marque quand les sirènes ont retenti, j’ai vu tout le monde se lever et courir et sur le moment je n’ai pas compris. On m’avait dit quoi faire si ça arrivait, mais je ne l’avais jamais vécu. J’avais une minute trente pour rejoindre un bunker et c’est là qu’on m’a dit qu’il y avait une attaque en cours », a expliqué la meneuse originaire du nord de la France.
Elle s’est alors retrouvée là sans son téléphone, avec les autres joueuses, les spectateurs et les arbitres.
« Tout le monde nous disait que ça allait, mais deux-trois minutes après être arrivé dans le bunker, on a entendu un boum et j’avais l’impression que quelque chose avait explosé à 10 mètres de nous. Une heure après, quand j’ai récupéré mon téléphone, il ne faisait que vibrer, tout le monde appelait et c’est là que j’ai compris ce qui se passait. »
« Pour les Israéliens, c’est presque normal, ils n’ont pas peur, mais pour moi, c’était comme un cauchemar. Le Championnat doit commencer le 14 et ils veulent rejouer ce match de préparation dimanche, mais j’ai beaucoup de mal… Je suis en état d’alerte, ma tête est ailleurs », a-t-elle estimé en présumant que les citoyens israéliens étaient immunisés face aux attaques persistantes venant de sept fronts différents depuis le pogrom du 7 octobre mené par le Hamas.
Elle dispose dans son contrat d’une clause pour quitter le club – où elle est l’une des deux seules joueuses étrangères – en cas de guerre ou d’attaques répétées contre Israël.
« Je vais essayer de m’entraîner demain, je vais voir comment je me sens, mais il faudra prendre des décisions… Le basket prend un tout autre sens maintenant, la priorité c’est ma sécurité », a ajouté Wadoux, venue seule à Jérusalem.
La joueuse est arrivée en Israël le 15 septembre pour rejoindre le club finaliste du Championnat israélien, et ce match était son premier dans le pays.
Mardi soir, la République islamique a lancé 200 missiles en direction d’Israël, dans sa deuxième attaque directe contre son ennemi juré, après des tirs de missiles et de drones en avril. Le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé de l’Iran, a déclaré que cette attaque était une mesure de représailles pour les éliminations du chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah et d’un de leurs commandants, Abbas Nilforoushan, dans une frappe israélienne à Beyrouth le 27 septembre, ainsi que pour celui du chef du bureau politique du groupe terroriste palestinien du Hamas, Ismaïl Haniyeh, le 31 juillet à Téhéran dans une attaque attribuée à Israël. L’opération iranienne a fait l’objet de nombreuses condamnations internationales.