Une mosaïque découverte dans ce qui serait l’église des apôtres de Bethsaïde
Sur la rive du lac de Tibériade, les chercheurs ont trouvé un site mystérieusement enterré et fermé par un mur ; les fouilles vont continuer
Les archéologues, dans le nord d’Israël, ont découvert des mosaïques au sol des ruines d’un bâtiment qui serait, selon eux, l’église perdue des apôtres dans le village biblique de Bethsaïde, sur les rives du lac de Tibériade.
Les chrétiens pensent que cette basilique légendaire a été construite sur ce qui avait été l’habitation des apôtres Pierre et André.
Pendant les fouilles qui ont été réalisées, cet été, par l’institut Kinneret d’archéologie en Galilée au Kinneret College et au Nyack College — ce sont les professeurs Mordechai Aviam et Steven Notley qui sont responsables de ces travaux d’excavation – ce sol en mosaïque de l’époque byzantine, appartenant donc à l’église présumée, a été découvert.
Les archéologues avaient annoncé avoir découvert le bâtiment de l’église en 2019 et ils travaillent depuis sur le site.
Sur la mosaïque, des inscriptions qui, selon les chercheurs sont typiques des églises byzantines et qui seraient susceptibles de prouver qu’il s’agit de l’église des apôtres. Une inscription est dédiée à un évêque qui avait décrit les travaux de rénovation effectués alors qu’il était responsable des lieux, ajoutant que le bâtiment était suffisamment important pour que des réparations y soient réalisées, a dit Aviam au quotidien Haaretz.
Les chercheurs ont estimé que le site correspondait à l’église mentionnée par un évêque bavarois du 8e siècle, nommé Willibald.
Willibald s’était rendu en pèlerinage dans les lieux saints en l’an 724 de l’ère commune, le long de la rive du lac de Tibériade, et il aurait dit que « et ils se sont donc rendus à Bethsaïde, ville natale de Pierre et André, où une église est dorénavant installée sur le site où se trouvait leur habitation. Ils sont restés là pendant cette nuit-là et le matin suivant, ils sont allés à Chorazeïn, où notre seigneur a guéri les démons et renvoyé le mal dans une horde de porcs ».
Le bâtiment – qui fait approximativement 26 mètres sur 16 mètres, avec la mosaïque colorée – pourrait bien, en effet, être l’église perdue, pensent les archéologues. Ses murs extérieurs ont été préservés sur au moins un mètre de hauteur. Aucune ouverture n’a toutefois été trouvée pour le moment.
Les chercheurs n’ont pas actuellement de justification satisfaisante à offrir sur la raison pour laquelle le bâtiment a été enterré sans couverture.
Une vingtaine d’années après le pèlerinage de Willibald, un important séisme avait frappé la zone, endommageant apparemment l’église. Selon les chercheurs, il est possible que ce qui restait de l’église ait été entouré par un mur de manière intentionnelle et que le site ait ainsi été préservé et commémoré.
Autre possibilité soulevée par les archéologues concernant cette fermeture du bâtiment : le site aurait servi comme lieu accueillant une usine de sucre au Moyen-Age. Les constructeurs de la structure auraient pu remplir de terre le périmètre alors qu’ils posaient les fondations pour la structure. De nombreux fragments de récipients à sucre ont été découverts lors des fouilles sur l’église supposée.
Les chercheurs ont indiqué que les excavations se poursuivraient l’année prochaine et que finalement, le bâtiment tout entier serait nettoyé. Objectif : Découvrir pourquoi le site a été enterré et par qui.