Une mosaïque magnifique datant de 1 700 ans trouve enfin un sol où être exposée
Des décennies après sa découverte, la mosaïque la plus "raffinée" du pays sera exposée au centre archéologique de mosaïque de Lod en 2019
Amanda Borschel-Dan édite la rubrique « Le Monde Juif »
Après avoir fait le tour du monde, la mosaïque la plus impressionnante d’Israël a enfin trouvé une maison. Avant de jeter l’ancre au centre archéologique de Mosaïque de Shelby White et Leon Levy à Lod, dont la construction s’achèvera en 2019, l’énorme mosaïque, décorée avec des motifs marins, aura vécu sa propre aventure.
La mosaïque richement colorée a été accidentellement découverte lors de fouilles en 1996 sur la place centrale de Lod. Lors d’une cérémonie jeudi, la pierre angulaire du Centre archéologique de la mosaïque de Lod a été posée sur le site de sa découverte par le maire de Lod, Yair Ravivo, Israel Hasson, le directeur de l’Autorité israélienne des antiquités et Shelby White, la principale donatrice pour la construction du centre.
Après avoir identifié l’importance de la découverte datant de la période tardive du 3e siècle et du début du 4e siècle, l’IAA a dû prendre une décision difficile. Bien que la mosaïque soit magnifique et qu’elle ait surtout survécu pendant tout ce temps, sans budget et avec les moyens de le conserver et de le montrer, sa gloire serait perdue. À la fin des fouilles de 1996, elle a été recouverte de terre jusqu’à ce qu’un donateur puisse être trouvé.
En 2009, lorsqu’un financement a été trouvé grâce à la Fondation Leon Levy et Shelby White, la mosaïque a de nouveau été déterrée. Elle a alors commencé ses voyages à travers le monde et a été exposée à Paris, à New York, à San Francisco, à Chicago et ailleurs alors que les plans étaient lentement dessinés pour le centre d’archéologie de Lod.
Faisant référence au long processus, « c’est un grand plaisir de pouvoir offrir aux visiteurs du monde entier un trésor culturel vieux de plus de 2 000 ans qui attend patiemment d’être dévoilé et apprécié », a déclaré Hasson, directeur de l’IAA.
Cet été, lors de sa première exposition israélienne au grand public, une section de la mosaïque représentant des navires de mer, des poissons et des monstres marins ont été exposés au Musée National Maritime d’Israël à Haïfa. Cette section restera là, avec des modèles de bateaux basés sur la mosaïque, jusqu’en avril 2018.
En 2019, les touristes auront l’occasion de voir « une découverte de classe mondiale in situ, au sein d’un complexe moderne lié à la villa où cette mosaïque a été trouvée », s’est félicité l’IAA.
La mosaïque de Lod a été découverte dans ce qui semble être une grande villa romaine de l’époque byzantine. Composée de plusieurs panneaux, elle mesure 17 mètres de long et 9 mètres de large, et fait donc une superficie d’environ 180 mètres carrés. Parmi les illustrations colorées trouvées sur la mosaïque figurent des animaux, notamment des éléphants, des lions, des oiseaux, des poissons et des crustacés. De la vie végétale et les fleurs ainsi que des bateaux et des motifs géométriques.
Basé sur la taille de la villa de luxe et la mosaïque richement colorée représentant des motifs maritimes, on pense que le propriétaire de la villa était un riche marchand.
Selon un article récent publié par Haaretz, qui cite le docteur Zaraza Friedman, archéologue et expert de l’iconographie des navires en mosaïque, le propriétaire était « impliqué dans le commerce maritime » et « entretenait des relations étendues avec l’Afrique du Nord », d’où l’auteur de la mosaïque aurait pu être originaire.
Friedman a également émis l’hypothèse que le propriétaire était un Juif traditionnel d’une famille qui a migré à Lod suite à la destruction du Second Temple en 70 de notre ère. En soutenant cette théorie, l’IAA a noté dans un communiqué de presse que « contrairement à d’autres mosaïques trouvées datant de cette période, il n’y a pas de représentations humaines ».
Au sud de la mosaïque principale, une deuxième mosaïque colorée a été trouvée qui faisait également partie de la villa et qui sera également exposée au musée, qui est idéalement situé près de l’aéroport international Ben Gurion.
Lors de la cérémonie de jeudi, Ravivo, le maire de Lod, a déclaré que le nouveau centre « fournira un front digne et une porte impressionnante vers la ville et reliera les visiteurs à une route touristique qui comprendra des sites historiques merveilleux que nous préservons au sein du développement de la vieille ville, y compris Khan El-Khalil, la maison des arches, le célèbre marché local et le musée Tanaim ainsi que le nouveau complexe de la municipalité que nous construisons pour nos résidents … Le vieux Lod est rajeuni ! ».
Pour la donatrice White, le musée de Lod « sera un rêve devenu réalité qui a commencé lorsque mon mari Leon Levy et moi avons vu la magnifique mosaïque il y a vingt ans. Cela n’aurait pas pu arriver sans le fort soutien de la communauté de Lod et de l’Autorité israélienne des antiquités. »