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Une nouvelle traduction de Franz Kafka dans la Pléiade

Max Brod, mort en Israël en décembre 1968 à l'âge de 84 ans, a trahi son ami praguois pour "sauver l'étonnement dont il avait été frappé dès qu'il avait lu ce que Kafka écrivait"

Franz Kafka en 1906 (Crédit : domaine public)
Franz Kafka en 1906 (Crédit : domaine public)

C’est à une redécouverte de Franz Kafka qu’invite la nouvelle édition des œuvres de l’écrivain tchécoslovaque de langue allemande qui paraît jeudi dans la collection de la Pléiade.

Les lecteurs francophones habitués à la traduction d’Alexandre Vialatte, son découvreur en France à la fin des années 1920, vont pouvoir lire La métamorphose, Le procès ou encore Le château dans des traductions totalement revues.

Outre cette nouvelle traduction, sous la conduite du germaniste Jean-Pierre Lefebvre, cette nouvelle édition des œuvres de Kafka suit également la chronologie de leur écriture par l’écrivain praguois, décédé en juin 1924.

Elle s’appuie sur les versions manuscrites de l’œuvre, un texte assez différent de celui qui avait servi à Alexandre Vialatte, voire à ses successeurs (Marthe Robert, Jean-Pierre Danès ou Claude David).

La dernière édition de l’œuvre de Kafka dans la Pléiade remontait à 1989. Il s’agissait du quatrième volume de ses écrits, le premier ayant paru en 1976. Mais la lecture de ces volumes s’avérait parfois difficile.

Toutes les corrections de la traduction, parfois contestée, de Vialatte étaient placées en note, Gallimard n’ayant alors pas pu retoucher le texte du traducteur pour des raisons juridiques.

La Pléiade publie jeudi deux volumes (de respectivement 1.408 et 1.088 pages) rassemblant les textes « fictionnels » qui seront suivis de deux autres qui réuniront le Journal, la correspondance et divers autres textes.

Dans son introduction, Jean-Pierre Lefebvre rappelle que pouvoir lire Kafka aujourd’hui repose sur une trahison !

Plusieurs années avant sa mort, Kafka avait demandé avec insistance à son ami Max Brod de détruire « tout ce qu’il pourrait retrouver de tout ce qu’il avait écrit » et de ne pas réimprimer ce qui était déjà paru.

Mais « Max Brod, raconte Jean-Pierre Lefebvre, a fait le contraire de ce que son ami lui demandait : il a veillé à la publication progressive du maximum d’éléments retrouvés, y compris des lettres très intimes ».

Pourquoi ne pas avoir respecté le vœu de son ami ? Selon M. Lefebvre, Max Brod a trahi son ami pour « sauver l’étonnement dont il avait été frappé dès qu’il avait lu ce que Kafka écrivait ».

Il s’agissait, poursuit M. Lefebvre, de « faire exister de manière durable la certitude immédiate que le garçon élégant et réservé qui lui lisait ses textes, ou lui en confiait les manuscrits, était un immense écrivain ».

Max Brod, mort en Israël en décembre 1968 à l’âge de 84 ans, sauva en fait par deux fois l’œuvre de son ami juif : en ne la brûlant pas comme le lui avait demandé Kafka puis en l’emportant avec lui en exil en Palestine, en 1939, hors d’atteinte des nazis.

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