Une nouvelle ville ultra-orthodoxe approuvée dans le Néguev
La commission de planification a rejeté le plan initial de ville mixte unissant religieux et laïcs, qui aurait majoritairement accueilli les personnels de Tsahal et leurs familles
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Une commission de planification a donné, mardi, le feu vert à l’établissement d’une nouvelle ville dans le désert du Néguev, dans le sud d’Israël, à condition qu’elle puisse être réservée aux ultra-orthodoxes.
Si le plan est mené à bien, la localité – qui a été temporairement baptisée Tila – se trouvera à environ 12 kilomètres de Beer Sheva, la capitale du Néguev, à proximité de la ville de Levahim, à l’Est de la Route 40.
Elle comprendra 15 000 unités de logement ainsi que des bâtiment publics et des structures commerciales et d’emploi.
De son côté, la Société pour la protection de la nature lutte contre ce projet, mettant en doute l’affirmation faite par les membres de la commission qui ont estimé que le secteur n’était « pas sensible au niveau environnemental » et disant que le projet manque de logique d’un point de vue économique, social, environnemental et urbain.
Elle a appelé, mardi, le gouvernement à renforcer Beer Sheva et d’autres villes qui, pour un grand nombre d’entre elles, accueillent des populations défavorisées au niveau socio-économique.
La décision prise de construire une ville mixte, qui aurait accueilli environ 50 000 résidents religieux et laïcs, avait été prise en octobre dernier par le gouvernement précédent, au vu de la nécessité de fournir des logements aux personnels militaires, les bases de l’armée étant relocalisées dans le sud du pays.
Cette décision avait entraîné l’opposition du chef du Conseil régional de Bnei Shimon, de la ville de Beer Sheva, de la commission de planification du district et même de représentants du ministère des Finances qui avaient estimé que la nouvelle localité entrerait en concurrence de manière non-équitable avec Beer sheva et avec les autres villes qui tentent d’attirer des habitants plus fortunés.
Dans sa décision, la commission nationale des principes de planification a fait remarquer que conformément à ses politiques, elle aurait préféré renforcer et élargir les centres de population existants pour y concentrer le développement, pour utiliser les ressources limitées en matière de terrain de manière avisée et pour préserver au mieux la nature.
Ce qui était particulièrement pertinent dans le cas de Tila, au vu du nombre de nouvelles unités résidentielles déjà construites ou planifiées dans les zones urbaines existantes.
Mais en rejetant l’idée d’une nouvelle ville mixte, la commission a reconnu avec la commission de planification du district que des logements étaient nécessaires pour accueillir dans le secteur les familles ultra-orthodoxes.
Après un vote de 8 voix « Pour » et de 4 voix « Contre », elle recommandra à la commission nationale de planification la construction de Tila en faveur de cette catégorie de la population.