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Une organisation britannique accuse Twitter d’ignorer des tweets antisémites

La Campagne contre l'antisémitisme affirme que Twitter a autorisé des messages clamant "Hitler avait raison", "Holohoax", et qualifiant les vaccins de conspiration juive

Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Un logo Twitter aux abords du siège du géant des réseaux sociaux, à San Francisco, le 26 octobre 2016. (Crédit : Jeff Chiu/AP)
Un logo Twitter aux abords du siège du géant des réseaux sociaux, à San Francisco, le 26 octobre 2016. (Crédit : Jeff Chiu/AP)

Un groupe de surveillance britannique a déclaré que Twitter avait permis à des déclarations antisémites de rester sur sa plateforme, y compris des tweets déclarant « Hitler avait raison », même après que les messages ont été portés à l’attention de son personnel.

La Campagne contre l’antisémitisme a déclaré que le géant des réseaux sociaux avait demandé l’aide du groupe pour contrôler le vitriol anti-juif, mais qu’il avait ignoré ses conclusions et annulé les réunions avec ses membres.

Le groupe a déclaré vendredi que Twitter l’avait invité à devenir un « partenaire Twitter » après que la controverse ait éclaté l’année dernière à propos des tirades antisémites du rappeur britannique Wiley sur les réseaux sociaux. Ce partenariat a permis à la Campagne contre l’antisémitisme de disposer d’une ligne directe avec les employés de Twitter pour signaler les contenus racistes.

La campagne a signalé les tweets antisémites et soumis des rapports à Twitter en décembre, janvier et février. Au total, le groupe a déclaré avoir soumis environ 1 000 tweets à l’entreprise pour examen.

Twitter a jugé qu’environ 60 % des messages étaient acceptables, selon le groupe.

Le groupe a fourni un échantillon de tweets qu’il a signalés en une seule journée de décembre et que Twitter a laissé subsister sur sa plateforme. Parmi les messages problématiques figurent les affirmations suivantes : « Tous les vaccins ont été créés par les Juifs pour contrôler la population des goyim » ; « Biden a maintenant plus de 81 millions de voix ? C’est comme l’Holohoax : on peut continuer à inventer des chiffres » ; et un message disant que les Juifs « contrôlent le monde. Ils contrôlent les médias ».

La Campagne contre l’antisémitisme a déclaré que les employés du géant des réseaux sociaux n’étaient pas cohérents dans leurs décisions concernant les tweets racistes, supprimant certains messages mais permettant à d’autres ayant le même contenu de rester sur le site. La société n’a pas expliqué son processus de décision et a ignoré les propositions de formation de son personnel, selon le groupe.

Twitter a également accepté de rencontrer le groupe chaque mois pour discuter des progrès réalisés dans la lutte contre l’antisémitisme, mais n’a tenu qu’une seule réunion avec le groupe, en décembre, puis a annulé toutes les autres réunions.

« En bref, Twitter a coupé le contact avec nous après que nous ayons fourni des preuves claires que leurs politiques sur le contenu haineux étaient défaillantes », a déclaré la campagne.

« L’opacité des paramètres de Twitter, sa mise en œuvre incohérente de ses propres politiques, son manque d’intérêt pour nos offres de formation pour son personnel, et sa décision finale de ne plus du tout s’engager avec nous, ne sont pas les actions d’une entreprise qui prend l’antisémitisme au sérieux », a déclaré Stephen Silverman, directeur des enquêtes et de l’application de la campagne.

La politique de Twitter en matière de comportements haineux interdit aux utilisateurs de prôner la violence ou de menacer des individus en raison de leur race, de leur religion, de leur identité sexuelle, de leur handicap ou de tout autre moyen de discrimination.

Les utilisateurs peuvent signaler les messages qu’ils jugent problématiques, et Twitter emploie des modérateurs pour vérifier les rapports.

L’année dernière, Twitter a déclaré qu’il élargissait sa définition des contenus haineux pour interdire les propos qui « déshumanisent » les personnes sur la base de leur race, de leur origine ethnique ou nationale.

L’année dernière, le PDG de Twitter, Jack Dorsey, avait déclaré aux Républicains du Sénat américain que les tweets niant l’Holocauste n’étaient pas interdits, mais un porte-parole de la société a déclaré que les messages pouvaient toujours être supprimés.

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