Une politicienne canadienne « tiraillée » quant à une résolution approuvant le BDS
Elizabeth May soutient « sans équivoque le droit d'Israël à exister », mais a une « profonde sympathie pour les souffrances des Palestiniens »
La chef de file du Parti Vert (Green Party) du Canada est « tiraillée » par rapport à deux résolutions liées à Israël qui doivent être débattues lors de la convention du parti le mois prochain.
La première résolution qui doit être examinée par les membres du parti réunis à Ottawa en août approuverait le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël. La seconde demande au parti de continuer à révoquer le statut d’organisme de bienfaisance du Fonds national juif (JNF) du Canada.
En ce qui concerne les deux mesures, « Je suis honnêtement déchirée », a écrit la chef de file du parti, Elizabeth May plus tôt ce mois-ci, dans une lettre au journal Victoria Times-Colonist.
« Je dénonce, et avec moi tous les Verts, l’antisémitisme sous toutes ses formes », écrivait May. « Je soutiens sans équivoque le droit de l’Etat d’Israël à exister. J’ai aussi une profonde sympathie avec le sort du peuple palestinien, et je trouve l’expansion illégale des colonies de peuplement en Cisjordanie profondément inquiétante ».
Dans une autre lettre ouverte envoyée précédemment à la communauté juive du Canada, May a répété que le Parti Vert du Canada s’opposait au mouvement BDS. « Certains membres souhaitent changer cette politique. C’est leur droit en tant que membres », a-t-elle dit
Cependant, « en tant qu’ancienne donatrice du Fonds national juif, je suis troublée par le soutien du FNJ à Canada Park, sur le site des villages vidés et rasées en 1967 », a-t-elle écrit au Times-Colonist.
« Bien que sans aucun doute le JNF soutienne de nombreuses initiatives de bienfaisance dignes, je suis dans une discussion respectueuse avec l’organisation sur les politiques d’exclusion ».
Les activistes anti-Israël au Canada, ainsi qu’en Grande-Bretagne et aux États-Unis, ont depuis longtemps demandé à leurs gouvernements de révoquer le statut d’organisme de bienfaisance du JNF, faisant valoir que l’organisation a affecté des terres palestiniennes et est discriminante dans la location et la vente de terrains.
May a dit qu’elle avait invité le JNF Canada à participer à la convention et à parler de la résolution. « Elle pourrait aussi bien perdre dans le vote en ligne et ne jamais être débattue », a-t-elle déclaré.
Dans sa lettre au journal, elle a ajouté : « Les décisions prises par un Etat ou un gouvernement, y compris l’Etat d’Israël, doivent être soumises à la critique légitime et à la discussion dans une société ouverte et démocratique ».