Une rencontre littéraire sur le livre « L’Algérie juive », prévue à Alger, annulée
L'annulation intervient quelques jours après qu'un député islamiste, Zouheir Fares, a affirmé que le ministère de la Culture avait interdit l'événement suite à sa demande formelle
Une rencontre littéraire autour du livre L’Algérie juive, prévue dans la capitale algérienne, a été annulée samedi, ont indiqué les organisateurs à l’AFP, après des critiques jugeant l’événement inopportun en raison de la guerre menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.
La librairie L’Arbre à dire, à Alger, a déclaré avoir dû annuler cette lecture sur le patrimoine juif algérien sans fournir plus de détails.
L’annulation intervient quelques jours après qu’un député islamiste, Zouheir Fares, a affirmé que le ministère de la Culture avait interdit l’événement suite à sa demande formelle.
Il a également publié une lettre dans laquelle il appelle les autorités à prendre des mesures, qualifiant le livre de forme de « normalisation culturelle avec les sionistes [juifs] ».
Dans sa missive, le député affirme que la préface est écrite par « une citoyenne de l’entité sioniste [Israël] ayant récemment servi dans son armée », faisant référence à l’auteure française Valérie Zenatti.
Une autre lecture, prévue jeudi à Tizi Ouzou, à environ 100 kilomètres à l’est d’Alger, a également été annulée, a indiqué sur Facebook la librairie Cheikh, organisatrice de l’événement.

Dans une interview accordée en février au journal algérien Le Soir, l’auteure du livre, Hedia Bensahli, avait déclaré que L’Algérie juive était axé sur l’Algérie et couvrait plus de 2 000 ans d’histoire, précisant que le livre était en vente avant le début de la guerre à Gaza, déclenchée lorsque
quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges – commettant de nombreuses atrocités et perpétrant des violences sexuelles à grande échelle.
La librairie L’Arbre à dire a indiqué que l’ouvrage n’était plus disponible dans ses rayons mais que les autorités n’en avaient pas ordonné le retrait.
Aucune déclaration officielle n’a été faite par les autorités sur le livre ou les événements annulés.