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Une scientifique israélienne aide à percer les mystères de Jupiter

La géante gazeuse a-t-elle un noyau ? Quelle est sa composition ? Comment s’est-elle formée ? Ravit Helled, astrophysicienne, pourrait bientôt le savoir grâce à Juno

Diane Brown, directrice du programme Juno de la NASA, Scott Bolton, responsable scientifique de Juno,  Rick Nybakken et Guy Beutelschies, directeurs du projet Juno, et Lockheed Martin, directeur de l'exploration spatiale, célèbrent la mise en orbite de Jupiter de la sonde Juno, à Pasadena, le 4 juillet 2016. (Crédit : AFP/Robyn Beck)
Diane Brown, directrice du programme Juno de la NASA, Scott Bolton, responsable scientifique de Juno, Rick Nybakken et Guy Beutelschies, directeurs du projet Juno, et Lockheed Martin, directeur de l'exploration spatiale, célèbrent la mise en orbite de Jupiter de la sonde Juno, à Pasadena, le 4 juillet 2016. (Crédit : AFP/Robyn Beck)

Quand la sonde Juno de la NASA est entrée dans l’orbite de Jupiter lundi, le voyage de presque 2,7 milliards de kilomètres a été achevé en partie grâce au travail d’une astrophysicienne israélienne.

Ravit Helled, professeur du département de Sciences géologiques de l’université de Tel Aviv, s’est enthousiasmée mercredi sur les possibilités de la mission, qui documentera et détaillera les informations sur la planète massive comme cela n’a jamais été le cas, a-t-elle déclaré.

« C’est vraiment amusant et excitant ! C’est génial de voir que le public est intéressé, et cela ajoute une nouvelle dimension à cette recherche », a déclaré Helled dans un communiqué.

Cinquième planète du système solaire, Jupiter est aussi la plus imposante. C’est une géante gazeuse, une boule d’hydrogène et d’hélium, contrairement à la Terre par exemple.

Le professeur Ravit Helled, astrophysicienne à l'université de Tel Aviv, pendant une conférence en Allemagne en 2013. (Crédit : capture d'écran YouTube)
Le professeur Ravit Helled, astrophysicienne à l’université de Tel Aviv, pendant une conférence en Allemagne en 2013. (Crédit : capture d’écran YouTube)

Helled, qui a rejoint l’équipe Juno en 2008, travaillera sur la structure et la formation de la planète géante et « mystérieuse ».

« Elle est énorme, n’a pas de surface solide, a des vents forts et des champs magnétiques, et nous ne savons pas exactement de quoi elle est composée », a dit Helled.

« Jupiter est une planète très mystérieuse », a-t-elle ajouté.

Juno doit effectuer 37 survols, dont la plupart entre 10 000 et 4 667 kilomètres au-dessus des nuages de la planète géante, soit une durée totale de 20 mois.

La sonde géante, ainsi grande qu’un terrain de basket-ball, « offrira un aperçu des origines, de la structure, de l’atmosphère et de la magnétosphère de la planète », selon le communiqué d’Helled.

« Je suis surtout impatiente de recevoir des informations sur le champ gravitationnel de Jupiter. Cela pourrait être utilisé pour construire son profil de densité, et donc décrire sa composition. Je veux savoir si Jupiter a un noyau central, pour que nous puissions mieux comprendre comment se forment les planètes géantes », a déclaré le professeur.

Le programme Juno est dirigé par la NASA, mais il est « très international », avec des représentants de pays du monde entier, a déclaré Helled.

« C’était incroyable d’en faire partie », a-t-elle ajouté.

A l’issue d’un périple de cinq ans, Juno a réussi à se mettre en orbite mardi autour de Jupiter, la plus grande planète du système solaire, dont elle doit percer les mystères.

Le vaisseau de 3,6 tonnes propulsé par l’énergie solaire a allumé son moteur principal pendant 35 minutes pour freiner sa course. Il a pu ainsi se faire happer par la gravité de Jupiter et s’insérer dans une orbite polaire de 53,5 jours.

« Bienvenue à Jupiter », a lancé un commentateur de la mission au Jet Propulsion Laboratory de la NASA à Pasadena en Californie.

Un signal du vaisseau reçu mardi à 03h53 GMT (20h53 lundi heure de Californie) a indiqué la fin de la manœuvre, provoquant un tonnerre d’applaudissements dans la salle de contrôle.

« Nous sommes autour de Jupiter », s’est réjoui Scott Bolton, responsable scientifique de la mission au Southwest Research Institute à San Antonio (Texas), sans dissimuler une certaine nervosité.

Un peu plus tard, le patron de la NASA, Charlie Bolden, s’est félicité de ce succès dans un communiqué: « Le jour de l’indépendance américaine (4 juillet) est toujours une célébration mais aujourd’hui on peut ajouter une autre raison de célébrer la naissance de l’Amérique, Juno est arrivé à Jupiter ».

Jupiter et les lunes galiléennes. (Crédit : NASA)
Jupiter et les lunes galiléennes. (Crédit : NASA)

Il y a plus de vingt ans, la mission Galileo de la Nasa avait permis d’étudier les lunes de Jupiter dont Europe dotée d’un immense océan d’eau sous son épaisse couche de glace où des organismes vivants pourraient exister.

La mission Juno cherchera à établir si Jupiter est pourvue d’un noyau solide, cartographiera ses puissants champs gravitationnels et magnétiques pour déterminer sa structure interne, mesurera la quantité d’eau et d’ammoniaque dans sa basse atmosphère et observera aussi ses aurores boréales, précise la NASA.

Juno permettra « de faire un grand pas pour comprendre comment les planètes géantes se forment et le rôle qu’elles jouent dans la formation et l’organisation du reste des systèmes stellaires » comme le nôtre, ajoute l’agence spatiale.

Les données recueillies vont aussi apporter un nouvel éclairage sur les conditions qui régnaient dans notre système solaire primitif, lorsque la planète était en formation.

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