Une synagogue de Pittsburgh vandalisée avec des graffitis pro-Hamas
Le triangle rouge inversé utilisé par le Hamas dans ses vidéos de propagande montrant des attaques contre des Israéliens a été peint à côté du slogan "Juifs pour la Palestine"

JTA — Des vandales ont peint un symbole associé au Hamas sur une synagogue de Pittsburgh, près de l’endroit où a eu lieu l’attentat le plus meurtrier contre des Juifs dans l’histoire des États-Unis.
Le slogan « Juifs pour la Palestine » et un triangle rouge inversé ont été découverts sur un bâtiment du mouvement Habad de Squirrel Hill, à quelques pas de Tree of Life, le complexe synagogal où un suprémaciste blanc a assassiné 11 juifs en 2018. Le bâtiment se trouve en face d’une école juive.
Le triangle rouge inversé est lié au groupe terroriste Hamas, qui l’a utilisé dans des vidéos de propagande produites par son aile militaire Al-Qassam pour désigner des cibles israéliennes. Il a depuis été adopté par les manifestants pro-palestiniens.
Le mois dernier, des vandales ont peint un triangle rouge sur la maison de la directrice juive du musée de Brooklyn, tandis qu’une bannière accrochée à sa terrasse la qualifiait de « sioniste suprématiste blanche ». Le triangle a également été utilisé avec un graffiti accompagné de la légende « Le Hamas arrive » peint sur une statue près de Capitol Hill à Washington, DC, la semaine dernière.
Certains défenseurs des droits des Palestiniens estiment que le triangle symbolise ce qu’ils appellent la « résistance » et l’ont utilisé comme symbole pro-palestinien dans leurs profils sur les réseaux sociaux. Mais ses détracteurs estiment qu’il s’agit d’un appel à la violence, compte tenu de ses origines.
« La communauté de Squirrel Hill a été le théâtre de l’acte antisémite le plus meurtrier de l’histoire de notre pays à la synagogue Tree of Life », a déclaré le gouverneur Josh Shapiro, un démocrate juif, sur les réseaux sociaux. « Ils ne devraient pas avoir à se réveiller avec des graffitis antisémites dans leur quartier. Le vandalisme, quel qu’il soit, à l’encontre d’un lieu de culte n’a pas sa place dans notre Commonwealth – et nous devons tous continuer à le dénoncer et à faire preuve de clarté morale ».

Le rabbin Yisroel Altein, directeur de la synagogue Habad, a déclaré que la municipalité avait déjà nettoyé les graffitis et qu’il avait transmis à la police les images des caméras de surveillance.
« Les gens ont manifestement peur, compte tenu de la situation », a-t-il déclaré en faisant référence à la fusillade de 2018. Mais il a ajouté qu’il y avait aussi beaucoup de soutien à l’échelle locale, ce qui était encourageant. « Tout le monde tend la main, exprime son soutien et sa volonté d’aider. »
Un panneau situé à l’extérieur du bureau de la Fédération juive de la région de Pittsburgh a également été vandalisé. Elle indiquait que la fédération « finance le génocide » et utilisait des émojis et des mots pour exhorter les observateurs à aimer les Juifs mais à « haïr les sionistes ».
« Pour une communauté juive qui se remet encore de la pire attaque antisémite de l’histoire des États-Unis en 2018 et qui est maintenant retraumatisée par le pire acte de terrorisme contre les Juifs depuis la Shoah, ces actes de vandalisme sont particulièrement méprisables », a déclaré la fédération dans un communiqué, qui a noté que plusieurs maisons privées avaient également été vandalisées. « Le vandalisme visant les juifs est un geste de haine criminel, pur et simple. »
Par ailleurs, à Calgary (Canada), des vandales ont peint samedi soir le triangle rouge le long d’un itinéraire qu’une synagogue locale, Beth Tzedec, avait annoncé pour une marche de solidarité avec Israël qui a eu lieu le lendemain.

Les mots « Free Palestine » et le triangle sont apparus sur un mur anti-bruit. David Inhaber, directeur général de la synagogue, a déclaré qu’il y avait également des graffitis sur un viaduc. Les deux propriétés appartiennent à la municipalité.
« Nous avons eu plus d’un millier d’inscrits et de participants et à 13 heures hier, nous avons commencé notre marche dans le quartier », a déclaré Inhaler. « Je pense qu’à travers la publicité et les médias, l’itinéraire a été partagé sur les réseaux sociaux ou a simplement fait l’objet d’une fuite, ce qui a permis aux graffitis d’être tagués la veille au soir. Ils étaient adjacents à notre propriété et le long de l’itinéraire. »
Inhaber a déclaré que la communauté avait signalé les graffitis à la police.