Une tribune de personnalités juives contre les positions d’Éric Zemmour
Les signataires ont notamment dénoncé les "discours de haine et d'exclusion" du candidat à l’encontre des musulmans de France
Plusieurs personnalités françaises et juives ont signé ce week-end dans le Journal du dimanche une tribune dénonçant les positions d’extrême droite du candidat à la présidentielle Éric Zemmour.
« Nous, Français juifs dénonçons avec force les discours de haine et d’exclusion d’Éric Zemmour à l’encontre des musulmans français ou étrangers vivant dans notre pays », écrivent-ils.
Ils récusent ainsi « catégoriquement toute forme d’amalgame entre tous les musulmans et l’islamisme radical qui tue » et estime que « promettre de sélectionner les musulmans à ‘bouter hors de France’ relève d’un projet raciste qui développe les peurs, attise les haines et annonce déjà des violences ».
« Nous nous élevons avec vigueur contre cet étendard discriminatoire qui salit le drapeau de la France », ont-ils poursuivi, rapprochant également la situation des musulmans de France aujourd’hui à celle des Juifs hier.
« Rendre responsable les musulmans des difficultés économiques et sociales que connaît notre pays relève de la politique du bouc émissaire dont les Juifs ont été si souvent les victimes », ont-ils ainsi estimé.
Ils ont également dénoncé les soutiens antisémites d’Éric Zemmour, « nostalgiques de la politique de collaboration de Pétain, que Zemmour tente depuis des années de réhabiliter ».
Les signataires ont conclu en dénonçant la « société fracturée et violente prônée par Zemmour » et en appelant à un « sursaut républicain afin que tous ensemble, de toutes origines, continuions à vivre en harmonie en France ».
Le texte a été signé par Henri Hajdenberg, ancien président du CRIF et du Congrès juif européen ; Pierre Saragoussi, ancien directeur de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah ; Haïm Musicant, journaliste et écrivain ; Corinne Hershkovitch, avocate à la Cour ; Yaël Scemama, avocate à la Cour ; Barbara Allen, sociologue ; Frédéric Haziza, journaliste ; Philippe Gabriel Steg, professeur de médecine à Bichat ; et Serge Gilberg, professeur de médecine.
À 50 jours de la présidentielle, les trois concurrents à droite, Éric Zemmour, Marine Le Pen et Valérie Pécresse, sont à touche-touche dans les sondages, autour de 15 %, loin cependant derrière Emmanuel Macron.
En hausse dans les derniers sondages, l’ex-polémiste continue à faire son marché dans les rayons du Rassemblement national où il a déjà recruté quatre euro-députés et son unique sénateur.
Dernière prise de guerre en date : l’eurodéputé Nicolas Bay, parti avec fracas cette semaine du RN auquel il a reproché des « dérives sectaires ». Le parti, en retour, l’a accusé de « sabotage » et d’espionnage, ce qu’il nie.
Le chef de l’État, qui ne s’est toujours pas déclaré candidat, sur fond de crise aiguë en Ukraine, a reçu samedi l’appui de l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine.
L’AFP a participé à cet article.