Universités : Bennett autorise une plus grande ségrégation entre les sexes
La nouvelle mesure du ministre de l'Education permettra aux étudiants d'étudier dans des classes séparées et de déplacer les salles de classe dans les communautés ultra-orthodoxes
Le ministre de l’Education Naftali Bennett a décidé de favoriser davantage la séparation entre hommes et femmes dans l’enseignement supérieur après la pression de la communauté ultra-orthodoxe.
Le Conseil de l’Enseignement supérieur, qu’il préside, a lancé une nouvelle politique qui permet aux étudiants d’étudier dans des classes séparant hommes et femmes et dans des locaux situés dans les communautés ultra-orthodoxes, loin de l’université d’origine, a rapporté la Treizième chaîne jeudi.
« En raison de la pression des ultra-orthodoxes dans son camp, Bennett exclut les étudiants et enseignantes et les discriminent, » a dénoncé un cadre du conseil à la chaîne d’informations.
Cette décision fait suite à l’échec d’un plan qui avait pour but de mieux intégrer les étudiants ultra-orthodoxes dans les institutions d’enseignement supérieur.
Le Conseil prévoyait d’en intégrer 19 000 d’ici 2022, et après une réussite initiale, le plan a vacillé ces deux dernières années, entraînant une baisse des inscriptions dans les universités.
Tamar Zandberg, la cheffe du parti Meretz de gauche, a fustigé Bennett et son parti HaYamin HaHadash pour la décision.
« Le désastre qu’a provoqué Bennett au ministère de l’Education n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend si Smotrich ou Feiglin deviennent le prochain ministre de l’Education, » a redouté Tamar Zandberg, faisant référence aux responsables politiques de droite Bezalel Smotrich et Moshe Feiglin. « C’est la preuve de la vitesse à laquelle la démocratie libérale peut se dégrader quand nous crachons sur ses valeurs, » a-t-elle ajouté.
Lors d’une rencontre avec le Times of Israel mercredi soir, Bennett a indiqué qu’il « croyait fortement » aux écoles mixtes, où laïcs et religieux étudieraient côte à côte. Aujourd’hui, ils sont répartis dans des écoles distinctes et suivent des programmes différents.
« Il existe un tas d’écoles comme ça à Modiin, Ranaana. Mais au final, je pense que le choix revient aux parents. Ils devraient être en mesure de choisir où leurs enfants étudient et qu’ils étudient. Et il s’avère, malheureusement, que de nombreux parents laïcs veulent envoyer leurs enfants dans ces écoles, mais il n’y a pas suffisamment de parents religieux – ils ont peur que leurs enfants deviennent laïcs, alors la demande pour ce genre de structures n’est pas assez forte, » a-t-il regretté.