US : les comptes des résidents d’implantations sanctionnés peuvent rester actifs
Les menaces de Smotrich de prendre des mesures qui entraveraient l'économie palestinienne semblent être à l'origine de l'adoucissement de la position américaine
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Les États-Unis ont envoyé une lettre au ministère israélien des Finances en début de semaine pour informer Jérusalem que les sanctions imposées par l’administration Biden en début d’année contre les habitants violents des implantations n’obligeaient pas les banques israéliennes à fermer les comptes des personnes visées, selon un responsable israélien qui s’est confié au Times of Israel.
Plusieurs grandes banques ont pris cette mesure afin d’éviter d’enfreindre les sanctions, que l’administration Biden a appliquées au début de l’année après avoir constaté l’incapacité systémique du gouvernement israélien à réprimer les actes de violence commis par les habitants des implantations.
Les sanctions ont rendu furieux le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, qui les a qualifiées d’ingérence flagrante dans la souveraineté israélienne. Le législateur d’extrême droite a menacé de prendre des mesures, en sa qualité de directeur du Trésor, qui entraveraient considérablement l’économie palestinienne, a déclaré le fonctionnaire israélien, confirmant des informations publiées par le quotidien Israel Hayom.
Visiblement soucieux d’éviter de telles mesures de représailles, les États-Unis ont accepté d’envoyer une lettre au ministère des Finances pour lui préciser que les sanctions n’avaient pas pour but de priver les personnes visées de la totalité de leurs actifs.
Ces dernières devraient pouvoir continuer à avoir accès à leurs comptes bancaires à des fins de subsistance de base. Les achats dépassant ce cadre, et notamment les transactions à l’étranger, resteront interdits, précise la lettre, autorisant ainsi les banques israéliennes à rouvrir partiellement les comptes des quelques résidents d’implantations visés, toujours selon le responsable israélien.
Il y a eu deux séries de sanctions depuis l’annonce de ces mesures le 1er février. La première série visait quatre résidents d’implantations et la seconde trois, ainsi que deux résidents d’avant-postes illégaux.
Une troisième série de sanctions est attendue dans les semaines à venir, a déclaré un repsonsable américain au Times of Israel, ajoutant que les États-Unis prévoient d’ajouter de nouveaux noms à la liste tous les mois environ.
Ces sanctions visent non seulement les individus violents eux-mêmes, mais aussi toute entité ayant des relations financières avec eux.
Le département d’État américain n’a pas répondu à une demande de commentaire sur cette question.