USA : L’Egypte a le droit de créer une zone-tampon à la frontière de Gaza
Des dizaines de famille de la communauté locale ont été déplacées cette semaine
L’Egypte a le droit de prendre des mesures pour renforcer sa sécurité en créant une zone-tampon à la frontière de la bande de Gaza mais elle doit aussi tenir compte des communautés locales, ont estimé les Etats-Unis jeudi.
« Nous pensons bien entendu que l’Egypte a le droit de prendre des mesures pour maintenir sa propre sécurité. Et nous comprenons la menace à laquelle elle fait face à partir du Sinaï », a indiqué la porte-parole du département d’Etat, Jennifer Psaki.
Mais « nous continuons aussi à l’encourager à prendre en compte ceux qui seront déplacés pour cela », a-t-elle ajouté.
L’Egypte a lancé mercredi les travaux pour la création d’une zone-tampon à la frontière de la bande de Gaza, obligeant des dizaines de familles à quitter ce secteur du nord de la péninsule du Sinaï, quelques jours après un attentat sanglant.
Vendredi dernier, un kamikaze avait lancé sa voiture bourrée d’explosifs sur un barrage militaire dans le nord de la péninsule du Sinaï, tuant 30 soldats dans l’attaque la plus meurtrière contre les forces de sécurité depuis la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013.
Washington insiste depuis longtemps sur le fait que Le Caire est un allié clé dans la lutte contre les djihadistes dans cette région.
Si les Etats-Unis ont réduit leur aide à l’Egypte l’an dernier en raison de leurs inquiétudes sur les violations des droits de l’homme dans le pays, ils ont désormais dépêché des hélicoptères Apache pour l’aider à sécuriser le Sinaï.
Les Egyptiens « mettent en oeuvre leur projet (de zone-tampon) et nous continuons à soutenir leurs efforts visant à défendre leurs propres frontières », a insisté Mme Psaki devant les journalistes à Washington.
L’Egypte subit une vague d’attentats visant les forces de sécurité depuis que l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi a destitué l’islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013. Ces attaques sont le plus souvent revendiquées par des groupes djihadistes disant agir en représailles à la sanglante répression qui s’est abattue sur les pro-Morsi depuis plus d’un an.
Le président al-Sissi a promis d’éradiquer ces militants.