Val-d’Oise : Un local des Moudjahidine du peuple visé par un engin incendiaire
Le Conseil national de la résistance iranienne est la vitrine politique du mouvement des Moudjahidine du peuple qui sont considérés comme des "traîtres" en Iran
Un local du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), vitrine politique du mouvement des Moudjahidine du peuple, a été visé par un engin incendiaire dans la nuit de samedi à dimanche à Saint-Ouen l’Aumône (Val-d’Oise), sans faire de blessé, a-t-on appris de source policière et auprès du parquet de Pontoise.
Dimanche, vers 3h, un engin incendiaire a été projeté sur la porte d’un bâtiment situé dans une zone industrielle à Saint-Ouen-l’Aumône, commune du Val-d’Oise située au nord de Paris, a relaté une source policière à l’AFP.
Le paillasson a pris feu et a créé des fumées incommodantes pour la quinzaine de personnes présentes à l’intérieur du local, a précisé la source.
Ces dernières n’ont pas souhaité être transportées à l’hôpital.
Il y a deux semaines, le local, appartenant au CNRI dont le siège se situe à quelques kilomètres, à Auvers-sur-Oise, avait été visé de manière similaire.
Une enquête pour « dégradation d’un bien par moyen de nature à créer un danger pour les personnes » a été ouverte par le parquet et confiée à la Sûreté urbaine de Cergy.
En France, un rassemblement des Moudjahidine à Villepinte (en Seine-Saint-Denis) avait été la cible en juin 2018 d’une tentative d’assassinat déjouée, pour laquelle un diplomate iranien avait été condamné trois ans plus tard à 20 ans de prison.
Le CNRI, basé en France, est une coalition politique de groupes d’opposants iraniens, dont les plus connus sont les Moudjahidine du peuple (MEK), une organisation considérée comme « terroriste » par l’Union européenne jusqu’en 2008 et par les États-Unis jusqu’en 2012.
Les membres du groupe MEK, fondé dans les années 1960 avec l’objectif de renverser le régime du chah, sont considérés comme des « traîtres » en Iran pour avoir soutenu et été soutenus par le régime irakien de Saddam Hussein pendant la guerre Iran-Irak entre 1980 et 1988.
Chassés d’Iran, ils avaient trouvé refuge partout dans le monde, en France notamment, où ils s’étaient installés à Auvers-sur-Oise, avec leur chef Massoud Radjavi, qui a créé le CNRI avant d’être expulsé du pays.
Le CNRI est présidé depuis 1993 par son épouse Maryam Radjavi.