Valls : « Aucune discussion, aucune négociation » avec les ravisseurs
Les ravisseurs ont menacé de tuer leur otage si la France ne renonce pas à ses frappes aériennes en Irak

La France n’aura « aucune discussion, aucune négociation » avec les ravisseurs de l’otage français retenu depuis dimanche en Algérie, a affirmé mardi le Premier ministre français, Manuel Valls, précisant que Paris allait continuer ses frappes en Irak.
Paris ne cédera « jamais (…) au chantage ». « C’est toute la perfidie du terrorisme que d’avoir recours au chantage, à la mort, de menacer. Si on cède, si on recule d’un pouce, on lui donne cette victoire », a-t-il ajouté lors d’un entretien avec la radio privée Europe 1.
Les ravisseurs ont menacé de tuer leur otage si la France ne renonce pas à ses frappes aériennes en Irak contre les djihadistes du groupe Etat islamique.
« Ces frappes, cet engagement vont évidemment se poursuivre », a déclaré à ce propos Manuel Valls.
La France n’a officiellement mené des raids aériens qu’une seule fois depuis un feu vert donné jeudi par le président socialiste à l’entrée en action offensive de l’armée française. Des avions Rafale ont bombardé vendredi un site logistique servant au groupe Etat islamique dans le nord de l’Irak.
Le groupe djihadiste algérien « Jund al-Khilafa », qui a fait allégeance au groupe Etat islamique, a revendiqué dans une vidéo l’enlèvement d’un guide de haute montagne français, Hervé Gourdel, 55 ans, dimanche soir à Tizi Ouzou, à 110 km à l’est d’Alger.
Hervé Gourdel est un passionné de photographie et de voyages.
« J’ai toujours eu envie de fixer ces paysages si extraordinaires à mes yeux! (…) C’est dans l’Atlas marocain que j’ai commencé à évoluer. J’ai eu envie de ramener des images des gens qui y vivent », explique-t-il sur son site internet professionnel.
« Le diplôme de guide m’a permis de gagner ma vie loin des bureaux en grimpant, en skiant, en parcourant des cours d’eau, en parlant de la montagne…, en transmettant un enthousiasme et des connaissances », confie-t-il aussi, en évoquant aussi des voyages au Népal ou en Jordanie.
Il conjugue depuis peu ses deux passions, en organisant des stages de montagne sur le thème de la photo.
Hervé Gourdel a créé en 1987 un bureau de guides de montagne d’été, basé à Saint-Martin-Vésubie, aux portes du parc du Mercantour, dans le sud-est de la France. Il organise en outre des stages dans l’Atlas marocain depuis une vingtaine d’années.
« C’est une épreuve pour nous », a déclaré lundi soir à l’AFP la mère d’Hervé Gourdel, 82 ans, très inquiète, au côté de son époux de 88 ans.
Interrogée par l’hebdomadaire L’Express, elle a indiqué que son fils était arrivé samedi en Kabylie pour entamer un trekking d’une dizaine de jours et qu’elle lui avait parlé pour la dernière fois par téléphone dimanche.
« Tout allait bien, il nous a dit qu’il entamait une randonnée de deux jours et qu’il serait peut-être difficilement joignable », a-t-elle raconté.