Vers une limitation des mandats du Premier ministre ?
Pour Merav Michaeli du parti travailliste, il faut « prévenir une dégénérescence et une forme de détachement »
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Un nouveau projet de loi vise à limiter l’exercice du Premier ministre à seulement deux mandats dans un effort visant à faire évoluer la direction politique d’Israël.
La loi, proposée par la députée Merav Michaeli du parti travailliste, intervient alors qu’Israël se prépare à de nouvelles élections qui, selon les sondages, peuvent voir le Premier ministre Benjamin Netanyahu gagner un quatrième mandat à la tête d’Israël.
« Il est très important pour un gouvernement démocratique de pouvoir faire évoluer les personnalités au sommet du système, afin de prévenir d’une dégénérescence et d’une forme de détachement, » peut-on lire dans le projet de loi. « La démocratie n’est pas une monarchie, et il est essentiel de ne pas créer de longues années de pouvoir avec une seule personne aux commandes. »
Avec l’actuelle coalition qui a volé en éclats lundi soir, le projet de loi n’a pas été présenté à la Knesset avant la dissolution du Parlement et les prochaines élections.
« Lorsque la même personne se trouve au sommet du système pendant une longue période il y a un danger d’ossification et d’adaptation à ses propres besoins au lieu de [se soumettre à] ceux de la population,» a déclaré Michaeli.
Le projet de loi ne vise pas à restreindre la durée d’un parti politique à rester au pouvoir, afin de « ne pas nuire à ce que les gens veulent, aussi longtemps qu’il existe une majorité qui veut poursuivre les politiques en cours. »
Michaeli a expliqué que le fait que le projet de loi soit mis en œuvre dans une future Knesset devrait lever tout soupçon sur le fait que la mesure constituerait une agression personnelle envers Netanyahu.
En 2013, Benjamin Netanyahu est entré dans son deuxième mandat consécutif. Auparavant, il a servi comme Premier ministre entre 1996 et 1999.
Michaeli a fait remarquer qu’il y a une limite temporelle pour tous les postes au plus haut niveau de l’Etat, y compris celui de président, de commandant de l’armée israélienne, de procureur général, de gouverneur de la Banque d’Israël, ainsi que pour les chefs du Mossad et du Shin Bet.
« Il est donc approprié que le Premier ministre puisse aussi changer une fois tous les huit ans, » a-t-elle fait remarqué.