Vidéo d’otage: un compte officiel du Hamas sur Telegram bloqué en Europe
Plusieurs autres comptes au nom du Hamas restaient mardi accessibles en Europe, dont le compte "Hamas Palestine Gaza", très actif et avec 101 000 abonnés

Un compte officiel du Hamas sur Telegram, qui avait publié lundi la vidéo d’une otage franco-israélienne, a été bloqué en France et dans plusieurs pays d’Europe pour avoir « enfreint la législation locale », a indiqué mardi le réseau de messagerie.
Le compte Telegram « Mouvement Hamas », par lequel le groupe terroriste islamiste palestinien communique régulièrement sur ses actions, avait publié lundi soir à 21h30 une vidéo qui montrait Mia Shem, citoyenne franco-israélienne blessée et prise en otage.
Peu après, vers 22h00, ce compte aux 151 000 abonnés n’était plus visible en France ni accessible par une recherche. « Ce canal ne peut pas être affiché car il a enfreint la législation locale », affiche le réseau Telegram sur un écran noir.
Il n’était pas non plus accessible en Allemagne, en Belgique, en Espagne et en Grande-Bretagne, ont constaté des journalistes de l’AFP. Mais il restait visible aux Etats-Unis et en Israël.
En revanche, plusieurs autres comptes au nom du Hamas restaient mardi accessibles en Europe, dont le compte « Hamas Palestine Gaza », très actif et avec 101 000 abonnés.
Telegram, messagerie basée à Dubaï et fondée il y a dix ans par les frères russes Pavel et Nikolaï Dourov, des opposants à Vladimir Poutine, se targue d’échapper à toute injonction des Etats, au nom de la liberté d’expression. Elle supprime les messages qu’elle juge contestables mais sans tenir compte des « restrictions locales de la liberté d’expression », indique son blog.
Le 13 octobre, Pavel Dourov a ainsi défendu le maintien de comptes du Hamas, qui par exemple sont bannis de X (ex-Twitter).
« Plus tôt cette semaine, le Hamas a utilisé Telegram pour avertir les civils d’Ashkelon de quitter la zone avant leurs frappes de missiles. La fermeture de leur chaîne contribuerait-elle à sauver des vies – ou mettrait-elle en danger davantage de vies ? », s’est-il justifié sur son compte officiel.
Réputé pour son chiffrement et son engagement de ne jamais dévoiler les données de ses utilisateurs, Telegram est devenu le canal de communication préférentiel des mouvements d’action violente comme des réseaux criminels. Mais il est aussi utilisé par des institutions officielles, de l’armée israélienne à l’Elysée.
Fort de plus de 700 millions d’utilisateurs, il séduit par ses « boucles », qui peuvent compter jusqu’à 200 000 abonnés et être consultables par tous.