Vilnius accorde l’asile à un Afghan, après une demande adressée via YouTube
Le jeune homme de 22 ans avait été menacé de mort par les talibans pour avoir travaillé comme traducteur de l'armée lituanienne
Un Afghan de 22 ans, menacé de mort par les talibans pour avoir travaillé comme traducteur de l’armée lituanienne et qui avait appelé à l’aide via YouTube, s’est vu accorder l’asile par Vilnius mercredi.
Après le départ des forces lituaniennes de la province afghane de Ghor en 2013, Abdoul Basir Yoususi, catholique, s’était enfin décidé à quitter son pays au début de l’année.
« Tout a changé quand les talibans m’ont envoyé une lettre de menaces. Ils ont dit que je n’étais pas Musulman, qu’ils me couperaient la tête, me pendraient », avait-il raconté après son arrivée en Lituanie début avril. « Je suis allé à la police locale mais ils m’ont dit qu’ils ne pouvaient rien faire, ni eux ni l’armée. Ils m’ont suggéré de prendre un pistolet ».
Un périple dangereux de deux mois l’a conduit en Grèce. De là, il s’est adressé, en lituanien, à la présidente Dalia Grybauskaite, dans un message vidéo posté sur YouTube. Après de nombreux partages sur les réseaux sociaux, il obtient un visa de cinq jours pour se rendre en Lituanie et déposer une demande d’asile. Mercredi, il l’a obtenu.
« Il est en effet en danger, donc nous lui avons accordé la protection internationale et le statut de réfugié », a déclaré à l’AFP le ministre de l’Intérieur Elvinas Jankevicius.
Le jeune Afghan, qui a appris la langue en travaillant pour les troupes lituaniennes comme homme de ménage, veut désormais faire venir sa famille restée en Afghanistan.
« Je ne suis pas vraiment sûr de ce qu’ils deviennent. Je n’ai pas eu de contact avec eux depuis 10 jours », a-t-il dit mercredi à l’agence BNS.
Dans le cadre du programme de relocalisation des réfugiés de l’UE, la Lituanie s’est engagée à en accueillir 1 105 sur deux ans.
Jusqu’ici, onze réfugiés d’Irak et de Syrie ont rejoint ce pays balte de trois millions d’habitants, selon le ministre de l’Intérieur.