Virus : Les Israéliens ne devraient pas être « trop inquiets », selon un médecin
Malgré la hausse de nouveaux cas, Jonathan Halevy, président de l'hôpital Shaare Zedek, est confiant sur le fait qu'Israël parviendra à endiguer l'épidémie
Le président du centre médical Shaare Zedek de Jérusalem a minimisé la gravité de l’épidémie actuelle de coronavirus. Il a exprimé sa confiance en la capacité du système de santé à faire face à l’afflux de nouveaux cas. Selon lui, il est possible d’endiguer la deuxième vague sans avoir recours à un nouveau confinement national.
« Je ne pense pas que nous serons submergés. Nous sommes loin de notre réserve », a déclaré le professeur Jonathan Halevy, qui est également membre de l’équipe d’information publique du ministère de la Santé, concernant les capacités des hôpitaux du pays. « Je suis confiant au sujet des prochains mois. Je suis également optimiste pour l’hiver. »
Les chiffres du coronavirus en Israël sont à leur plus haut niveau avec plus de 1 000 nouveaux patients diagnostiqués quotidiennement, entraînant une vive inquiétude et une restauration des restrictions gouvernementales. « Les gens ne devraient pas être si inquiets, mais ils doivent respecter les mesures de distanciation sociale », a déclaré Halevy.
Il estime que les bonnes politiques de santé publique peuvent réduire le nombre de cas. Selon lui, cela peut être obtenu sans un autre confinement national. « S’ils augmentent [le] nombre de tests, ils augmentent les enquêtes épidémiologiques, et nous découvrons des contacts avec des patients testés plus tôt. Je pense que nous aurons bientôt des bonnes nouvelles. Je veux dire par là que la forte augmentation deviendra bientôt plus modérée », a-t-il dit.
Alors que le nombre de cas actifs est plus important qu’en mars et en avril, la situation dans les hôpitaux est beaucoup moins préoccupante, selon Halevy. « Les chiffres sont beaucoup plus réduits qu’à la veille de Pessah. Nous avions 120 [patients du coronavirus à Shaare Zedek] alors, et nous en avons maintenant 33 », a-t-il dit.
Début avril, juste avant Pessah, on comptait environ 9 000 personnes diagnostiquées avec le coronavirus, avec 708 patients hospitalisés, dont 153 dans un état grave. Il y a maintenant 15 200 cas actifs, avec 426 à l’hôpital, dont 118 dans un état grave.
Les patients qui arrivent à Shaare Zedek ont une meilleure chance de survie. Ils se rétablissent plus rapidement qu’avant, a déclaré Halevy.
« Dans l’ensemble, la gravité des cas est moins forte que dans la vague précédente, et c’est probablement une combinaison de plusieurs facteurs – une moyenne d’âge plus jeune, ce qui explique pourquoi les cas sont moins graves, un traitement, peut-être la météo, et peut-être que le virus est devenu moins virulent », a-t-il déclaré.
Halevy a souligné que les deux dernières hypothèses ne sont pas encore soutenues par des recherches. Les scientifiques du monde entier étudient actuellement la question concernant l’influence du climat sur le coronavirus. Un laboratoire de l’université de Tel Aviv teste l’hypothèse que le virus a muté pour devenir moins virulent.
Concernant le traitement, Halevy a déclaré que les patients s’en sortaient beaucoup mieux maintenant que les docteurs se sont familiarisés avec la maladie. Ils ont appris différentes méthodes de traitements pour éviter la détérioration de la santé. Des anabolisants sont donnés beaucoup plus souvent et les respirateurs beaucoup moins utilisés et à une phase plus avancée, a-t-il ajouté.
« Il y a beaucoup moins de personnes sous respirateurs », a déclaré Halevy. « Nous explorons d’autres moyens pour donner de l’oxygène parce que nous avons compris qu’une respiration artificielle précoce n’est pas dans leur intérêt. »
Le gouvernement d’Israël a fait l’objet de vives critiques de la part de politiciens de l’opposition et de professionnels de santé pour sa gestion de l’épidémie ces dernières semaines. Dimanche, l’ancien directeur général du ministère de la Santé Gabi Barbash a vivement critiqué la politique gouvernementale dans un entretien au Times of Israël. Halevy a cependant déclaré qu’il n’était pas d’accord avec Barbash. De son point de vue, le choix du pays de revenir sur les mesures de confinement était un « petit peu trop rapide », mais il n’y a eu « absolument aucune » erreur majeur à avoir été commise.
« Nous devions ouvrir parce que les mesures de confinement ont un coût, non seulement économique, mais aussi en terme de santé pour la population », a-t-il déclaré.