Washington confirme la vente d’armes à Israël pour un montant de 680 M de $
L'administration Biden rejette les allégations selon lesquelles cette transaction aurait un rapport avec l'accord d'Israël sur le cessez-le-feu au Liban
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
L’administration Biden est en train de préparer un programme d’armement d’une valeur de 680 millions de dollars pour Israël, a confirmé un responsable américain au Times of Israel mercredi, tout en insistant sur le fait que la vente d’armes n’était en aucun cas liée au cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hezbollah, qui est entré en vigueur mercredi à l’aube.
Le Financial Times a révélé la vente de milliers de kits de munitions d’attaque directe (JDAM), quelques heures seulement après que des responsables de l’administration Biden ont démenti les informations selon lesquelles Washington avait accepté de transférer des armes létales supplémentaires à Israël en échange de la signature par Jérusalem de l’accord sur le Liban.
Le fonctionnaire américain qui s’est adressé au Times of Israel mercredi a maintenu sa déclaration, expliquant que la vente de JDAM était en gestation depuis plusieurs mois et n’était qu’une des innombrables livraisons d’armes autorisées depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, y compris au cours des dernières semaines, avant la signature du cessez-le-feu au Liban.
« Il y a constamment des programmes qui avancent à différents stades. Cela n’a rien à voir avec le cessez-le-feu au Liban », a indiqué le responsable américain.
« Cette affaire est en cours depuis un certain temps déjà. Les livraisons ne devraient pas commencer avant au moins un an, et cela doit être replacé dans le contexte d’un soutien à long terme à la défense d’Israël et n’est pas lié au cessez-le-feu d’hier ou à toute autre activité spécifique actuelle », a renchéri un autre responsable américain.
Le département d’État a refusé de confirmer l’avancement de la vente des JDAM, mais a déclaré que le soutien des États-Unis à la sécurité d’Israël contre les menaces soutenues par l’Iran était « inébranlable » et qu’aucun pays ne pouvait tolérer les menaces auxquelles Israël est confronté.
La déclaration du département d’État précise que tous les transferts d’armes sont effectués conformément à la législation américaine, qui interdit leur utilisation pour commettre des crimes de guerre ou par des pays qui bloquent l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils.
« Nous avons clairement indiqué qu’Israël doit se conformer au droit humanitaire international, qu’il a l’obligation morale et l’impératif stratégique de protéger les civils, d’enquêter sur les allégations d’actes répréhensibles et de veiller à ce que les auteurs d’abus ou de violations du droit international des droits de l’homme ou du droit humanitaire international rendent compte de leurs actes », précise le département d’État.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé mercredi que les États-Unis avaient retardé les livraisons d’armes à Israël – des retards qui cesseraient bientôt, a-t-il dit, faisant allusion de manière peu subtile à l’investiture du président élu Donald Trump, le 20 janvier.
L’administration Biden a immédiatement démenti les affirmations de Netanyahu, affirmant que la seule livraison qui a été retenue est un lot de bombes de 1 000 kg que Washington craint de voir utilisées dans des zones densément peuplées.
Ces derniers jours, les médias israéliens ont cité des collaborateurs anonymes de Netanyahu affirmant que l’administration Biden s’était engagée à débloquer les livraisons d’armes retenues en échange de l’acceptation par Israël d’un cessez-le-feu au Liban. D’autres collaborateurs du Premier ministre ont souligné que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche garantirait également la fin du retard présumé des livraisons d’armes.
L’envoyé spécial américain Amos Hochstein, qui était le principal médiateur du cessez-le-feu au Liban, a déclaré mercredi que les affirmations du bureau de Netanyahu selon lesquelles les États-Unis avaient menacé de présenter une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat si Israël rejetait l’accord conclu sous l’égide des États-Unis étaient également fausses.