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Washington déjoue une attaque visant à venger la mort de l’Iranien Soleimani

Les Affaires étrangères pakistanaises ont annoncé être en contact avec Washington et "attendre plus de détails" notamment sur "les antécédents de l'individu en question"

Asif Merchant, commanditaire présumé d’assassinats politiques aux Etats-Unis, sur une photo fournie le 6 août 2024. (Crédit : Département américain de la Justice)
Asif Merchant, commanditaire présumé d’assassinats politiques aux Etats-Unis, sur une photo fournie le 6 août 2024. (Crédit : Département américain de la Justice)

Les États-Unis ont annoncé mardi avoir déjoué l’assassinat sur leur sol de responsables gouvernementaux fomenté par un Pakistanais lié selon eux à l’Iran, pour venger la mort du général iranien Qassem Soleimani tué en 2020 dans une frappe américaine en Irak.

« Depuis des années, le ministère de la Justice travaille sans relâche pour contrer les tentatives de l’Iran de riposter contre des responsables américains à l’assassinat du général iranien Soleimani », a déclaré le ministre Merrick Garland dans un communiqué.

Ressortissant pakistanais lié à l’Iran, Asif Merchant a été arrêté et est poursuivi pour projet de « meurtre par tueurs à gages », a annoncé Merrick Garland, aux côtés du directeur du FBI Christopher Wray et du procureur fédéral de Brooklyn à New York, Breon Peace.

Interpellé le 12 juillet par des agents du FBI s’étant fait passer pour des tueurs à gages puis placé en détention, « Merchant, travaillant pour d’autres à l’étranger, est soupçonné d’avoir planifié le meurtre de responsables gouvernementaux des États-Unis sur le sol américain », a accusé le procureur Peace.

Le commandant principal des Gardiens de la révolution, le général Qassem Soleimani, (au centre), assiste à une réunion avec le Guide suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei (hors cadre) et les commandants des Gardiens de la révolution à Téhéran, Iran, le 18 septembre 2016. (Bureau du Guide suprême iranien via AP)

Sans identifier les personnalités visées, le ministre de la Justice a écarté « tout lien » entre l’accusé et la tentative d’assassinat de l’ex-président Donald Trump en Pennsylvanie le 13 juillet, après des rumeurs d’un complot de l’Iran.

Ce Pakistanais de 46 ans a été arrêté juste avant de quitter les États-Unis et est considéré par Washington comme « étroitement lié à l’Iran » pour avoir une femme et des enfants à Téhéran. Il a une autre famille à Karachi, au Pakistan.

La représentation iranienne auprès des Nations unies, citée par l’agence officielle Irna, a affirmé mardi dans la nuit que l’Iran n’avait « reçu aucun rapport à ce sujet » de la part des États-Unis.

« Il est clair que cette méthode est contraire à la politique du gouvernement iranien consistant à poursuivre le tueur de Soleimani », a-t-elle ajouté.

Le procureur-général Merrick Garland s’exprime pendant une conférence de presse au siège du département de la Justice à Washington, le 27 juin 2024. (Crédit : AP Photo/Jose Luis Magana)

Les Affaires étrangères pakistanaises ont annoncé être en contact avec Washington et « attendre plus de détails » notamment sur « les antécédents de l’individu en question ».

« Méthodes iraniennes »

Pour le directeur du FBI Christopher Wary, ce recours à des tueurs à gages « est tout droit tiré des méthodes iraniennes ».

« Le ministère de la Justice a instruit nombre d’affaires contre des individus agissant pour le compte du gouvernement iranien visant à tuer des Américains aux États-Unis », a rappelé le ministre Garland. « Ces menaces devraient continuer et cette affaire n’est pas la dernière », a-t-il prévenu.

L’Iran est la bête noire des États-Unis. Leurs relations diplomatiques sont rompues depuis 1980.

John Bolton, conseiller américain à la sécurité nationale, dévoile la stratégie de l’administration Trump pour l’Afrique à la Heritage Foundation à Washington, le 13 décembre 2018. (Cliff Owen/AP)

Il y a tout juste deux ans, Téhéran avait qualifié de « ridicules » des accusations de la justice américaine selon lesquelles un membre des Gardiens de la Révolution avait comploté pour tuer John Bolton lorsqu’il était conseiller à la sécurité nationale du président d’alors, Donald Trump.

Sous la présidence Trump, le 3 janvier 2020, le général Soleimani, qui était l’architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient et le chef de la Force Qods chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution, avait été tué par une frappe de drone américain à Bagdad, en Irak.

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