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Washington émet de nouvelles sanctions visant les résidents d’implantation face aux violences endémiques en Cisjordanie

L'administration Biden a placé sur sa liste noire le chef de la sécurité de l'implantation Yitzhar et un groupe financé par le gouvernement ; le Premier ministre a annoncé considérer ces nouvelles mesures "avec une grande gravité"

Illustration : Bénévoles de l'organisation HaShomer Yosh (Gardiens de la Judée et de la Samarie), sanctionnée par les États-Unis le 28 août 2024. (Crédit : Capture d'écran d'une vidéo de campagne promotionnelle pour HSshomer Yosh ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Illustration : Bénévoles de l'organisation HaShomer Yosh (Gardiens de la Judée et de la Samarie), sanctionnée par les États-Unis le 28 août 2024. (Crédit : Capture d'écran d'une vidéo de campagne promotionnelle pour HSshomer Yosh ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d'auteur)

WASHINGTON — L’administration Biden a publié mercredi sa sixième série de sanctions concernant les violences commises par les résidents d’implantations en Cisjordanie. Elles visent un groupe qui s’est donné pour objectif de sécuriser les avant-postes illégaux et un garde de sécurité, un civil, travaillant dans une implantation qui s’est livré à des attaques contre des Palestiniens.

Les sanctions américaines contre HaShomer Yosh (Gardiens de la Judée et de la Samarie) et Yitzhak Levy Filant sont survenues quelques jours après deux violents saccages de résidents d’implantations dans des villes palestiniennes de Cisjordanie, des attaques qui ont fait deux morts du côté Palestinien. Aucune arrestation n’a été faite dans le cadre de la plus récente agression d’une grande violence qui est survenue dans un village situé aux abords de Bethléem.

Le Bureau du Premier ministre a émis un court communiqué déclarant qu’il considérait l’imposition de ces sanctions à l’encontre de citoyens israéliens ‘avec une grande gravité » et il a ajouté que le sujet faisait l’objet « de discussions en profondeur » avec les États-Unis.

Plusieurs députés d’extrême-droite – et un élu du Likud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la Knesset – ont aussi condamné ces sanctions. Kallner a évoqué « des persécutions antisémites » de la part du président américain Joe Biden et de la vice-présidente démocrate Kamala Harris, qui est aussi la candidate de sa formation dans la course à la Maison Blanche.

Le chef des services de sécurité du Shin Bet aurait récemment déploré, lors d’entretiens à huis-clos, que la police israélienne, qui est placée sous l’autorité du ministre de la Sécurité nationale d’extrême-droite Itamar Ben Gvir, se refusait à réprimer le phénomène des violences commises par les partisans du mouvement pro-implantation.

Un manque de répression de la part de l’État juif qui a amené quelques pays occidentaux – avec à leur tête les États-Unis – à émettre leurs propres sanctions contre les extrémistes israéliens. Biden a ainsi publié un décret qui lui accorde l’autorité nécessaire pour décider de telles sanctions au mois de février et depuis, onze individus et onze entités ont fait les frais de cette nouvelle politique de Washington.

Moshe Sharvit (à gauche), qui dirige l’avant-poste agricole illégal d’Emek Tirzah et qui a été sanctionné par les États-Unis en mars pour des activités violentes contre des Palestiniens locaux, recevant la visite du député HaTzionout HaDatit, Zvi Sokot (à droite) et du président du Conseil régional de la vallée du Jourdain David Elhayani (au centre), à l’avant-poste d’Emek Tirzah, en Cisjordanie, le 15 février 2024. (Crédit : Bureau de Zvi Sokot)

HaShomer Yosh fait en sorte que des bénévoles apportent leur aide et leur soutien à au moins 26 avant-postes agricoles illégaux en Cisjordanie, entre autres activités.

Selon l’annonce qui a été faite par le département d’État, Hashomer Yosh a fourni « un soutien matériel » à la Ferme de Meitarim, dans le sud des collines de Hébron, en Cisjordanie, qui est dirigée par Yinon Levi, qui a lui-même fait l’objet de sanctions au mois de février pour des violences présumées qui auraient pris pour cible des résidents palestiniens du secteur.

Levi a été accusé de manière répétée par des Palestiniens de la région de harcèlement à l’encontre des bergers et d’incitations à la violence à l’encontre des habitants de la zone. Son nom avait été spécifiquement cité dans une requête soumise au mois de novembre devant la Haute-cour de justice, requête où il était désigné comme le principal responsable du déplacement forcé des résidents du village palestinien de Khirbet Zanuta, situé à quelques kilomètres seulement de la ferme de Meitarim.

Le site internet de Hashomer Yosh ne fait pas figurer la ferme parmi les avant-postes soutenus par l’organisation, même si cette dernière a fait la promotion d’activités commerciales qui se déroulaient là-bas.

Autre ferme soutenue par Hashomer Yosh, la Ferme de Moshe, qui a été établie en 2020 et qui est dirigée par Moshe Sharvit. Également connu sous le nom de Ferme Emek Tirza, l’avant-poste avait été sanctionné par les États-Unis au mois de mars. Hashomer Yosh a fourni des bénévoles à l’avant-poste illégal et continue à présenter la ferme comme l’un des lieux recevant ses volontaires sur son site internet.

Sharvit a été accusé de manière répétée de harceler les agriculteurs palestiniens locaux, s’en prenant à leur bétail. Il a été filmé en train de s’en prendre à des résidents locaux, sur les terres qu’ils exploitent, avec son véhicule tout-terrain.

Hashomer Yosh a aussi soutenu Neriya Ben Pazi et Zvi Bar Yosef, qui ont tous les deux été placés sur la liste noire des États-Unis pour leur implication dans des actes de violence contre des Palestiniens en Cisjordanie, a fait remarquer le département d’État.

Le militant radical Neriya Ben Pazi avec sa famille, dans son avant-poste agricole illégal de HaMahoch, en Cisjordanie. Une autre ferme de Ben Pazi, la ferme Rimonim, a reçu des fonds de l’État par l’intermédiaire du ministère de l’Agriculture. (Crédit : Autorisation de l’organisation d’aide juridique Honenu)

« Les volontaires de l’organisation sont également venus en aide à ces derniers en emmenant pâturer leurs troupeaux et en cherchant à ‘monter la garde’ autour des avant-postes appartenant à ces deux individus qui font pourtant l’objet de mesures de répression des États-Unis », a continué le Département d’État.

HaShomer Yosh a reçu plus de 8 millions de shekels du ministère de l’Agriculture et du ministère du Néguev, de la Galilée et de la résilience nationale depuis 2018 pour ses activités.

Bien que le rôle de Filant s’apparente à celui d’un agent de sécurité ou d’un agent d’application de la loi, il s’est engagé dans des activités pernicieuses en dehors du champ de son autorité, a ajouté le Département d’État.

« En février 2024, il a amené un groupe de résidents d’implantations armés à mettre en place des barrages routiers et à effectuer des patrouilles pour poursuivre et attaquer les Palestiniens sur leurs terres et les en expulser par la force », a-t-il continué.

L’organisation Yesh Din, qui dénonce les implantations israéliennes en Cisjordanie, a accusé Filant d’avoir commis « d’innombrables actes de violences et d’avoir porté atteinte aux Palestiniens et à leurs biens » dans toute la région qui entoure Yitzhar.

« Cela fait des années que nous collectons les témoignages sur ses actions illégales, mais nous entendons aussi de la bouche de ses victimes qu’ils ont peur de se plaindre de lui auprès de la police en raison de son pouvoir dans la région, un pouvoir qui n’a pas de limite », a dit Yesh Din en réponse aux nouvelles sanctions américaines.

« Depuis le début de la guerre actuelle, Levi et son groupe de civils armés, parfois vêtus de l’uniforme militaire, quittent le secteur que la loi leur assigne et abusent de leur autorité », a ajouté le groupe de gauche.

« La violence des résidents d’implantations radicaux en Cisjordanie cause d’intenses souffrances humaines, nuit à la sécurité d’Israël et compromet les perspectives de paix et de stabilité dans la région », selon l’annonce des sanctions du Département d’État.

Des personnes évaluant les dégâts au lendemain d’une attaque de résidents d’implantations extrémistes, dans le village de Jit en Cisjordanie, le 16 août 2024. (Crédit : Jaafar Ashtiyeh/AFP)

« Il est d’une importance capitale que le gouvernement d’Israël demande des comptes aux individus et aux entités responsables des violences commises contre les civils en Cisjordanie », a-t-il ajouté.

Kallner, qui appartient au parti du Likud au pouvoir, a estimé, dans un post publié sur les réseaux sociaux pour défendre Hashomer Yosh, que le groupe était « une organisation innovante ». Il a déclaré que les sanctions étaient « une violation grossière de la souveraineté israélienne ».

« A l’administration américaine : au président Biden, à la vice-présidente Harris, nous dire ‘ne le faites pas’ après le massacre ne nous arrêtera pas. Cessez vos persécutions antisémites et n’oubliez pas ceci : Aucune puissance au monde n’est parvenue et ne parviendra à rompre le lien qu’entretient le peuple d’Israël avec sa terre », a-t-il écrit sur X.

Lors des séries précédentes de sanctions, qui avaient été annoncées au mois de juillet, trois individus et cinq entités – notamment le groupe Legava anti-mixité, dirigé par l’extrémiste Benzi Gopstein, lui aussi dans le viseur des États-Unis et allié de Ben Gvir, avaient été inscrits sur la liste noire américaine.

Parmi les autres groupes faisant l’objet de mesures de répression, les co-présidents du groupe Tzav 9 (déjà sanctionné en tant que tel), Reut Ben Haim et Shlomo Sarid, qui avaient attaqué des convois transportant des aides humanitaires en direction de Gaza et qui traversaient Israël et la Cisjordanie.

Des sanctions du département du Trésor avaient aussi été imposées à quatre avant-postes appartenant ou contrôlés par des extrémistes figurant d’ores et déjà sur la liste noire de Washington, notamment la Ferme de Meitarim, la Ferme de HaMahoch et la Ferme de Neria dirigée par Ben Pazi et enfin, la ferme de Manne, placée sous la direction d’Issachar Manne, qui vient tout juste d’être sanctionné par les États-Unis.

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