Washington : Netanyahu était d’accord avec l’annonce de l’initiative de cessez-le-feu au Liban
Un responsable français assure que l'appel au cessez-le-feu conjoint a fait suite à des discussions de « très haut niveau » entre les États-Unis, la France et Israël
La Maison Blanche a insisté jeudi sur le fait que son communiqué conjoint franco-américain annonçant les annonçant une initiative pour un cessez-le-feu de 21 jours entre Israël et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah avait été coordonné en amont avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
« Nous avions toutes les raisons de croire que les Israéliens avaient été pleinement informés et avaient eu connaissance de chaque mot contenu dans la déclaration, tant au moment de sa rédaction qu’au moment où elle a été prononcée. Si nous avions pensé qu’elle ne serait pas accueillie avec le sérieux avec lequel elle a été rédigée, nous ne l’aurions pas fait », a indiqué le porte-parole du Conseil national de sécurité, John Kirby, lors d’un briefing avec les journalistes.
Plus tôt dans la journée, un diplomate occidental de haut rang avait déclaré au Times of Israel que Netanyahu et ses collaborateurs avaient été étroitement impliqués dans l’élaboration et l’approbation de la déclaration commune publiée par les États-Unis et plus d’une douzaine d’autres pays. Cette déclaration soutenait un cessez-le-feu de 21 jours le long de la Ligne bleue, visant à laisser du temps pour un accord sur la libération d’otages et un cessez-le-feu à Gaza, ainsi qu’un accord entre Israël et le Hezbollah pour que ce dernier retire ses forces de la frontière.
Interrogé sur la possibilité que les États-Unis n’auraient pas publié la déclaration s’ils n’avaient pas cru qu’Israël était d’accord avec le plan, Kirby a répondu par l’affirmative.
La Maison Blanche reste néanmoins convaincue qu’il est possible de parvenir à une solution diplomatique entre Israël et le Hezbollah et a poursuivi les discussions avec ses homologues israéliens, même après le coup de massue porté par Netanyahu ce matin.
À son arrivée à New York, Netanyahu a rejeté l’idée d’un cessez-le-feu, déclarant aux journalistes qu’Israël continuerait à attaquer le Hezbollah « avec toute sa force » et ne s’arrêterait pas avant d’atteindre ses objectifs.
« Nous avons entendu les propos du Premier ministre Netanyahu. Nous continuons de penser qu’une guerre totale n’est pas le meilleur moyen de ramener les gens chez eux. Si tel est l’objectif, nous ne pensons pas qu’une guerre totale soit le bon moyen d’y parvenir », a indiqué Kirby.
« Je ne peux pas parler au nom du Premier ministre Netanyahu. Je ne peux pas répondre à la question de savoir pourquoi il a dit ce qu’il a dit… si [les considérations] étaient politiques, opérationnelles ou autres. C’est à lui qu’il faut poser ces questions », a-t-il ajouté.
Un responsable français a par ailleurs confié au Times of Israel « qu’il y avait eu des conversations à un très haut niveau entre les Etats-Unis, la France et Israël, et à partir de ces conversations, nous avons compris que nous avions une base pour aller de l’avant avec l’annonce conjointe ».
« Nous comprenons que Netanyahu doit également gérer les réactions politiques internes, mais pour nous, la possibilité d’un cessez-le-feu permettant des négociations reste envisageable », a ajouté le responsable.
Le bureau du Premier ministre a dit qu’il avait eu connaissance de la proposition mais qu’il n’avait jamais indiqué qu’il la soutiendrait.