Washington sanctionne une banque yéménite jugée « essentielle » pour les Houthis
Washington est "déterminé à perturber les réseaux financiers et l'accès bancaire des Houthis", a souligné le département d'État américain

Les Etats-Unis ont imposé jeudi des sanctions contre une banque du Yémen et ses principaux dirigeants, en raison du soutien jugé « essentiel » de l’établissement au groupe rebelle yéménite Houthis.
Ces sanctions contre la Banque internationale du Yémen (IBY) s’inscrivent dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement pour « mettre fin aux attaques des Houthis soutenus par l’Iran contre la navigation commerciale dans la mer Rouge », a déclaré jeudi le département américain du Trésor.
« Les institutions financières telles que la IBY sont essentielles aux efforts des Houthis pour accéder au système financier international et menacent à la fois la région et le commerce international », a assuré Michael Faulkender, secrétaire adjoint au Trésor, dans un communiqué.
Selon M. Faulkender, « le Trésor reste déterminé à travailler avec le gouvernement internationalement reconnu du Yémen pour empêcher les Houthis d’obtenir des fonds et de se procurer des éléments clés pour leurs attaques déstabilisatrices ».
Les sanctions entraînent notamment le gel de l’ensemble des avoirs des personnes et entreprises visées situées aux Etats-Unis ainsi que l’impossibilité, pour les personnes physiques ou morales, de posséder, directement ou indirectement, des actifs dans le pays.
La conséquence indirecte est également l’impossibilité pour les entreprises ou citoyens américains d’entrer en relation avec les cibles de ces sanctions, au risque de se retrouver eux-même visés par de nouvelles mesures de la part du département du Trésor.
Les dirigeants de IBY visés par les sanctions annoncées jeudi sont Kamal Hussain Al Jebry, Ahmed Thabit Noman Al-Absi et Abdulkader Ali Bazara.
Washington est « déterminé à perturber les réseaux financiers et l’accès bancaire des Houthis », a souligné le département d’État américain.
Ces sanctions interviennent plusieurs mois après de précédentes, visant cette fois la Banque pour le commerce et l’investissement du Yémen et du Koweït (YSC).
A partir de novembre 2023, les Houthis, qui contrôlent de larges pans du territoire yéménite, dont la capitale Sanaa, ont mené des attaques au large du pays contre des navires qu’ils estimaient liés à Israël, mais aussi aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
Ils disaient agir en solidarité avec les Palestiniens dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza.
Ces attaques ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.