Yaakov Weissman, rescapé de la Shoah et de l’attaque meurtrière du Hamas
Fils de parents polonais arrivés en France pour fuire les pogroms, il a été caché à Saint-Georges-d'Espéranche avant d'aider à fonder Netiv HaAssarah, où il vit encore, avec 23 descendants
Enfant caché pendant la Shoah en France, Yaakov, aujourd’hui âgé de 83 ans, a survécu à l’attaque sanglante du Hamas contre son village le 7 octobre en se réfugiant dans un abri, échappant à la mort une seconde fois.
Dix jours après l’attaque d’une ampleur sans précédent sur le sol israélien lancée par le Hamas palestinien, l’agriculteur retraité parle de « tristesse » pour les 20 morts de Netiv HaAssara, qu’il connaissait tous, parfois des familles entières, mais aussi de « colère ».
« Comment notre fameuse armée a-t-elle été surprise ? », s’interroge-t-il.
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A l’aube du 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de terroristes du Hamas ont infiltré Israël par la terre et les airs, tuant plus d’un millier de civils et semant la terreur sous un déluge de roquettes. Ils sont venus de la bande de Gaza, territoire limitrophe du sud d’Israël.
Plus de 1 400 personnes ont été tuées en Israël depuis l’attaque qui a créé l’effroi dans le pays.
Né en France en 1940, Yaakov Weissmann repense aujourd’hui, alors qu’Israël et le Hamas continuent leur guerre sans répit, à son enfance pendant la Seconde guerre mondiale.
Fils de parents polonais arrivés en France en 1933, fuyant les pogroms, il est caché avec sa mère et sa grande sœur à Saint-Georges-d’Espéranche, un village près de Lyon, où vivait le reste de sa famille. Son père, arrêté par la milice française, est déporté à Auschwitz.
A moins de 500 mètres de Gaza
En 1959, Yaakov Weissmann débarque en Israël, dans un kibboutz près de la frontière jordanienne, poussé par la volonté de « faire revivre la terre » puis part dans le Sinaï égyptien, alors annexé par Israël après la guerre de 1967, où il est ensuite l’un des fondateurs d’un village agricole qui s’appelle déjà Netiv Haassara.
Evacués en 1982 par Israël dans le cadre des accords de paix avec l’Egypte, il s’installe avec sa famille à moins de 500 mètres de la bande de Gaza et reconstruisent leur village, en conservant le nom.
Depuis 2005 et le retrait unilatéral israélien de Gaza, leur village de 800 habitants s’est habitué aux tirs de roquettes de groupes armés palestiniens et aux sirènes d’alerte.
« Quand on entend ça, on sait qu’il y eu une incursion de forces armées ennemies », dit-il.
Le 7 octobre au matin, il se réfugie dans son abri, armé d’un pistolet puis entend des mitraillettes.
Dans d’autres localités, des civils réfugiés dans des abris n’ont pas échappé aux terroristes, qui les ont tués ou capturés.
En sortant, il découvre, avec soulagement, que ses enfants, petits-enfants et ses deux arrière-petites-filles, 23 descendants qui vivent tous dans le village, sont sains et saufs.
« Rayer le Hamas de la carte »
Aujourd’hui relogé dans une maison de retraite à Modiin (centre), Yaakov Weissmann refuse de comparer le Hamas avec le régime nazi, mais exprime sa colère aussi contre les civils à Gaza, évoquant le moment où « les troupes du Hamas sont entrées en Israël, les gens qui (y) sautaient de joie et distribuaient des bonbons ».
Si pour se « venger » des nazis il a voulu « fonder une famille et continuer à vivre », tentant d’oublier, son optique est différente aujourd’hui.
Il refuse de qualifier les membres du Hamas, groupe classé terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne, de « nazis » comme le font certains Israéliens. Mais, pour lui, il faut que « les responsables paient ».
« Il faut faire ce qui a été annoncé, rayer le Hamas de la carte », affirme M. Weissmann, Israël ayant juré d’anéantir le groupe terroriste palestinien et ayant massé ses soldats autour de Gaza en vue d’une incursion terrestre.
Et l’avenir, pour lui ? « Revenir à Netiv Haassara, c’est sûr, mais je comprendrais que mes filles ne veuillent pas ».
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