Yair Golan appelle à une fusion avec Lapid et Gantz pour défier Netanyahu
Un appel qui a été rejeté par le leader de l'opposition, Yair Lapid, qui a estimé qu'une telle alliance ne servirait qu'à favoriser Netanyahu, ont signalé les médias israéliens
Stav Levaton est correspondante militaire pour le Times of Israel.

Le chef du parti Les Démocrates, Yair Golan, a appelé, jeudi, à une fusion pré-électorale entre son parti de gauche, le parti de centre-gauche Yesh Atid de Yair Lapid et le parti centriste HaMahane HaMamlahti, de Benny Gantz – une alliance qui rivalisera avec le bloc de droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour prendre la tête d’Israël.
« Nous devons mettre en place une union avant les élections et former le plus grand parti au sein du bloc, un parti qui sera l’alternative pour prendre la barre du prochain gouvernement et pour fixer le cap que devra suivre Israël », a déclaré Golan lors d’une conférence qui était intitulée « L’Israël démocratique gagnera » et qui a été organisée par la Fondation Berl Katznelson.
Il a exhorté Lapid et Gantz à travailler de concert pour offrir aux électeurs ce qu’il a appelé « une alternative sioniste démocratique ».
Golan a mis l’accent sur la nécessité de reconstruire les piliers politiques, sécuritaires et démocratiques d’Israël, critiquant vivement le gouvernement de droite actuel, qu’il a qualifié « d’antisioniste et antidémocratique ».
Selon lui, la seule voie viable consiste à mettre un terme à la guerre contre le Hamas, à obtenir le retour des otages qui sont encore détenus à Gaza et à poursuivre un horizon diplomatique clair à l’égard des Palestiniens.
Golan a aussi souligné la nécessité de mettre en place un front uni plus large : « Nous – les Démocrates, Lapid, Gantz, [Gadi] Eisenkot, [Avigdor] Liberman, et [Naftali] Bennett, une fois qu’il aura officiellement rejoint [la course] – nous sommes tous du même côté. C’est notre terrain d’entente. Ce sera le prochain gouvernement d’unité ».
Un appel qui a été rejeté par le leader de l’opposition, Yair Lapid, qui a estimé qu’une telle alliance ne servirait qu’à favoriser Netanyahu, ont signalé les médias israéliens qui se sont appuyés sur les propos qui auraient été tenus par des proches du chef de la formation Yesh Atid.
« Il est temps que Yair Golan cesse de venir en aide à Netanyahu en faisant des annonces préjudiciables », ont dit ces proches du leader de l’opposition. « Il sait qu’il nuit aux chances de remporter les élections. On lui a présenté les sondages qui prouvent qu’une telle union ne ferait que réduire le bloc et ramener les électeurs vers Netanyahu. On ne comprend pas pourquoi il s’efforce ainsi de devenir le plus grand atout de la droite, dans l’unique objectif de faire les gros titres ».
De l’autre côté, une déclaration qui a été attribuée à des responsables du cercle de Golan a rétorqué que « il est grand temps que nous arrêtions de courir après les sondages et que nous commencions enfin à construire un véritable pilier moral et idéologique », ajoutant que lors des élections précédentes, les politiciens du centre-gauche s’étaient conformés aux analyses des stratèges et aux enquêtes d’opinion pour finalement s’incliner dans les urnes.
Benny Gantz, à la tête du parti Hamahane Hamamlahti, a paru, lui aussi, être en désaccord avec cette proposition quand il a appelé de ses vœux la formation d’un gouvernement centriste qui viendrait combler le fossé politique israélien. Dans ses propos, il a ainsi rejeté à la fois l’actuelle coalition de la droite dure et le précédent « gouvernement du changement », disant qu’ils avaient été « des échecs ».
Lors de la conférence de la Fondation Berl Katznelson, Gantz a expliqué qu’une coalition de 75 sièges représentant « 100 % des Israéliens » était nécessaire pour stabiliser le pays et pour s’attaquer aux problèmes non résolus – comme les réformes constitutionnelles ou les questions de religion et d’État.
La mise en place d’un autre gouvernement restreint – même avec une faible majorité – ne ferait qu’approfondir les divisions au sein de la société israélienne, a prévenu Gantz, qui a appelé de ses vœux un consensus entre les différents blocs qui permettrait de repousser les extrémistes à la marge.
« Je veux vaincre nos ennemis et parvenir à un consensus au sein de la société israélienne », a-t-il affirmé. « Lors des prochaines élections, il s’agira de savoir si la majorité israélienne est capable d’isoler les extrémistes et si les différents blocs sauront parvenir à des accords ».
Le chef de Hamahane Hamamlahti a souligné que le Premier ministre Benjamin Netanyahu – « le père de toutes les divisions », a-t-il dit – ne pourrait pas diriger un tel gouvernement.
« Je crois humblement que je suis la meilleure personne pour prendre la tête d’un tel gouvernement », a continué Gantz, qui a insisté que son plan « n’est pas une stratégie politique pour gagner des voix ».