Rechercher

Yair Netanyahu de retour devant les juges pour répondre de diffamation

Dana Cassidy avait porté plainte contre le fils du Premier ministre qui avait insinué qu'elle entretenait une relation amoureuse avec Benny Gantz

Capture d'écran d'une vidéo montrant Dana Cassidy, à gauche, et Yair Netanyahu, à droite, à la cour de Kfar Saba, le 1er février 2023. (Capture d'écran: Walla/Utilisé conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)
Capture d'écran d'une vidéo montrant Dana Cassidy, à gauche, et Yair Netanyahu, à droite, à la cour de Kfar Saba, le 1er février 2023. (Capture d'écran: Walla/Utilisé conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)

Le fils du Premier ministre Yair Netanyahu était encore sur le banc des accusés, mercredi, dans le cadre d’un procès pour diffamation intenté par une jeune femme qui affirme avoir été victime de harcèlement sexuel après la publication par le cadet du chef du Likud, sur Twitter, d’une photo d’elle accompagnée d’une légende qui laissait entendre qu’elle entretenait une relation amoureuse avec le leader de HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz.

Dans ses réponses lors du contre-interrogatoire mené par l’avocat de la plaignante, Netanyahu a affirmé que l’Iran était en mesure de faire chanter Gantz grâce à une vidéo volée sur son téléphone où, a-t-il affirmé, le député s’exhibait devant la caméra au profit d’une maîtresse présumée. Il n’y a aucune preuve connue de l’existence d’un tel clip, ni que la séquence se trouve actuellement entre les mains de l’Iran.

Dana Cassidy avait porté plainte contre Netanyahu en 2020 après que le fils du Premier ministre a posté en ligne sa photo et ses coordonnées personnelles – ce qui avait entraîné un harcèlement de la part des partisans de la famille du chef du Likud. L’année dernière, un tribunal avait ordonné à Netanyahu de verser 500 000 shekels à la plaignante lorsqu’il s’était montré dans l’incapacité de se présenter devant les magistrats. Le juge Ronen Peleg avait finalement accepté l’appel du fils du Premier ministre, qui affirmait ne jamais avoir reçu de convocation – ce n’est pourtant pas la première fois que le jeune Netanyahu utilise cet argument dans une affaire de diffamation – et il avait ordonné la tenue d’une audience.

Le fils du leader du Likud avait ainsi tweeté une photo de Dana Cassidy, demandant : « Quelqu’un sait qui c’est ? ». Ce post avait été écrit après d’autres publications où il évoquait, sans apporter de preuve, les relations amoureuses supposées de Gantz. Cette série de tweets avait été écrite en période de campagne électorale.

Un compte Twitter pro-Likud avait répondu en postant une image de Cassidy en compagnie de Gantz, avec la légende : « Il m’a invité à prendre le thé, et ça m’a excité ». La photo où cette militante des droits des animaux de 19 ans prenait la pose aux côtés de l’ex-chef d’État-major avait été prise lorsqu’il avait visité la ferme où elle travaillait, aux côtés de la députée Miki Haimovitch, qui appartenait à son parti Kakhol lavan.

Dana Cassidy avait assuré, par ailleurs, qu’elle n’a jamais écrit la légende avancée.

Cassidy avait été victime, suite à ces publications, à un harcèlement de la part des internautes qui évoquaient aussi ses ébats sexuels présumés avec Gantz. Elle avait décidé de porter plainte pour diffamation.

Devant la Cour des magistrats, mercredi, Ron Levinthal, l’avocat de Cassidy, a interrogé le jeune Netanyahu sur ses affirmations faites sur Gantz et sur ses relations extra-conjugales présumées.

« Je sais ce qui a été publié par les médias, je sais qu’il y a une vidéo », a répondu Netanyahu. « Le Shin Bet a découvert que les Iraniens ont piraté le téléphone mobile de Benny Gantz, qu’ils ont trouvé un clip du style de celui d’Avi Himi, un clip qu’il avait envoyé à sa maîtresse en Amérique ».

Himi, ancien dirigeant de l’Association israélienne du Barreau, a démissionné mardi après s’être rendu coupable d’attentat à la pudeur pendant un appel vidéo avec une jeune avocate.

Netanyahu a assuré aux juges que cette plainte pour diffamation était une tentative de vengeance de la part de Gantz, disant que le député n’avait pas déposé sa propre plainte pour empêcher de devoir « sortir le squelette du placard ».

Il a ajouté qu’il avait pris pour cible Cassidy parce qu’elle avait posté un commentaire, sur internet, disant qu’elle voulait que Gantz soit élu Premier ministre parce qu’il lui avait préparé une tasse de thé lors de sa visite à la ferme.

« La raison pour laquelle elle voulait qu’il soit Premier ministre, ça m’a fait rire et en fait, ça a été ma manière de me moquer d’elle », a poursuivi Netanyahu.

Netanyahu aurait quitté la salle d’audience pendant le témoignage de Cassidy. La jeune femme a indiqué à la Cour que Netanyahu avait minutieusement préparé son plan de diffamation en commençant par publier une série de tweets « qui traitaient de manière obsessionnelle » des relations amoureuses supposées du politicien, terminant avec une photo d’elle et sa légende : « Qui la connaît ? »

« Il y a évidemment un lien entre les tweets liés à la vie sexuelle de Gantz et les tweets qui ont été écrits à mon sujet », a-t-elle déclaré.

Cassidy a affirmé que les réactions au post publié par Netanyahu sur les réseaux sociaux ont été une forme de « harcèlement sexuel massif », avec des commentateurs qui ont fait de nombreuses références sexuelles à son sujet et au sujet de sa relation supposée avec Gantz.

Elle a raconté qu’elle avait été « inondée » d’appels des médias lui demandant de commenter sa relation présumée avec le politicien.

Le leader de HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, s’exprime pendant une réunion de faction à la Knesset, le 30 janvier 2023. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Yair Netanyahu est connu pour poster des messages incendiaires sur les réseaux sociaux et pour prendre souvent pour cible ceux qui, à ses yeux, l’ont offensé ou ont offensé sa famille.

Il a souvent été traduit devant les tribunaux pour diffamation – notamment pour une plainte qui avait été déposée par l’ancien rédacteur en chef du site d’information Walla, Avi Alkalay, qui était aussi représenté dans cette affaire par Levinthal. Dans ce dossier, Netanyahu avait été condamné à verser la somme de 286 000 shekels en dommages et intérêts à Alkalay pour un post affirmant que ce dernier était « une taupe » installée par la Fondation Wexner, un groupe que la famille Netanyahu accuse de financer des ONGs et des campagnes de gauche.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.