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Yémen : l’ambassadeur saoudien annonce être à Sanaa pour « stabiliser la trêve »

La visite s'inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques visant à mettre fin au conflit opposant les Houthis soutenus par l'Iran au gouvernement yéménite

Les forces loyales aux rebelles houthis du Yémen participent à un défilé militaire marquant le septième anniversaire de l'intervention de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite dans leur pays, dans la capitale de Sanaa, le 31 mars 2022. (Crédit : MOHAMMED HUWAIS / AFP)
Les forces loyales aux rebelles houthis du Yémen participent à un défilé militaire marquant le septième anniversaire de l'intervention de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite dans leur pays, dans la capitale de Sanaa, le 31 mars 2022. (Crédit : MOHAMMED HUWAIS / AFP)

L’ambassadeur d’Arabie saoudite au Yémen a affirmé lundi s’être rendu à Sanaa, la capitale contrôlée par les rebelles Houthis, pour « stabiliser la trêve » et favoriser un dialogue visant à mettre fin à huit ans de conflit.

« Je visite Sanaa, avec une délégation de nos frères du Sultanat d’Oman pour stabiliser la trêve et le cessez-le feu », a écrit Mohammed Al-Jaber sur Twitter. Il s’agit du premier commentaire des autorités saoudiennes sur la visite.

Le diplomate saoudien a également dit chercher à « soutenir le processus d’échange de prisonniers et explorer les voies du dialogue entre les parties yéménites pour parvenir à une solution politique durable et globale ».

La visite de la délégation saoudienne à Sanaa, accompagnée d’une délégation de médiateurs omanais, s’inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques visant à mettre fin au conflit opposant les Houthis, soutenus par l’Iran, au gouvernement yéménite, appuyé depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite.

Une trêve a été conclue il y a un an entre les deux parties et a été depuis largement respectée, mais n’a pas été officiellement renouvelée à son expiration en octobre dernier.

Ryad, qui cherche à s’extirper de la guerre, discute avec les Houthis d’une feuille de route prévoyant une trêve de six mois suivie de négociations sur une « transition » d’une durée de deux ans, a indiqué ce week-end à l’AFP une source gouvernementale ayant requis l’anonymat.

Dimanche, Mohammed Al-Jaber s’est entretenu avec le chef politique des rebelles, Mahdi al-Mashat. Des responsables Houthis ont affirmé qu’il a également rencontré leur chef, Abdel Malek Houthi, mais les autorités saoudiennes n’ont pas confirmé.

Le rôle de l’Iran

Le récent rapprochement entre les deux grands rivaux régionaux, l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite, a alimenté l’espoir d’un apaisement au Moyen-Orient, en particulier au Yémen, pays le pauvre de la péninsule arabique qui subit l’une des pires crises humanitaires au monde.

Un responsable saoudien avait affirmé le mois dernier aux journalistes que l’accord entre Ryad et Téhéran conclu le 10 mars à Pékin comprenait des « engagements concrets sur le Yémen », et que le royaume avait demandé à la République islamique d’arrêter « de fournir des armes aux Houthis ».

Avant l’entrée en vigueur de la trêve en avril 2022, l’Arabie saoudite a souffert des attaques menées à partir du Yémen voisin, visant notamment ses installations pétrolières.

Les pourparlers avec les Houthis indiquent que la « priorité stratégique de Ryad est la désescalade aux frontières avec les Houthis, et non l’instauration d’une désescalade durable entre les parties belligérantes au Yémen, qui semble encore (…) très complexe », a déclaré Eleonora Ardemagni de l’Institut italien d’études politiques internationales.

Les Houthis, pour leur part, peuvent « montrer la force politique (…) qu’ils ont acquise jusqu’à présent », tout en renforçant leur position avant d’éventuels pourparlers interyémenites, a ajouté cette experte du Yémen.

Selon des sources gouvernementales yéménites, la nouvelle trêve devrait prendre en considération les exigences longtemps imposées par les rebelles, à commencer par la levée du blocus aérien et maritime imposé par l’armée saoudienne, empêchant les aéroports et les ports sous contrôle rebelle d’opérer sans l’aval de Ryad.

Autre exigence : le paiement par le gouvernement, qui détient l’essentiel des richesses énergétiques, des salaires de tous les fonctionnaires, y compris ceux travaillant dans les régions tenues par les Houthis.

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