Yémen : l’envoyé de l’ONU demande la libération du personnel détenu par les Houthis
Le groupe terroriste a justifié l'arrestation de membres du personnel de l'ONU en disant avoir découvert un « réseau d'espionnage américano-israélien » couvert par les organisations humanitaires

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a rencontré dimanche à Oman un responsable des Houthis et a appelé à la libération des membres du personnel de l’ONU détenus par les rebelles dans ce pays en proie à la guerre et au chaos.
Selon un communiqué de son cabinet, Grundberg a échangé à Mascate avec « des responsables omanais de haut niveau » ainsi qu’avec Mohamed Abdel Salam, porte-parole du groupe rebelle soutenu par l’Iran.
« Ils ont abordé la récente détention arbitraire de membres supplémentaires du personnel des Nations unies, portant à un nombre plus élevé les nombreux autres déjà détenus par Ansar Allah », précise le texte.
Vendredi, l’ONU avait annoncé que les Houthis avaient arrêté sept nouveaux employés, portant à 13 le nombre de membres du personnel de l’ONU et à 50 celui des travailleurs d’ONG retenus depuis juin.
Les Houthis avaient alors justifié les arrestations de juin par la découverte d’un « réseau d’espionnage américano-israélien » opérant sous couvert d’organisations humanitaires, des accusations fermement rejetées par l’ONU.
Dans son communiqué de dimanche, Grundberg a réaffirmé « la position ferme du secrétaire général de l’ONU, condamnant vigoureusement ces détentions et appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de tout le personnel de l’ONU, ainsi que des employés des organisations non gouvernementales internationales et nationales, des membres de la société civile et des missions diplomatiques retenus depuis juin 2024, ainsi que ceux détenus en 2021 et 2023 ».
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné vendredi la « détention arbitraire » de membres du personnel de l’ONU dans les zones contrôlées par les Houthis au Yémen et a exigé leur « libération immédiate et inconditionnelle ».

Dix ans de guerre civile ont plongé le Yémen dans l’une des pires crises humanitaires mondiales, selon l’ONU.
Cette semaine, le président américain Donald Trump a ordonné que les Houthis soient à nouveau inscrits sur la liste des organisations terroristes.
Cette mesure entraînera un examen des agences d’aide de l’ONU et d’autres organisations opérant au Yémen et recevant des financements américains, selon l’ordre signé mercredi.