Yémen : première campagne de vaccination orale contre le choléra
L'OMS a indiqué qu'elle avait obtenu environ 4,6 millions de doses, ce qui permettrait de couvrir toutes les régions à risque
La première campagne de vaccination orale contre le choléra a été lancée dimanche au Yémen en guerre, où plus de 2 200 personnes sont mortes de cette maladie l’an dernier, a indiqué lundi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La phase initiale de cette campagne préventive de vaccination vise plus de 350 000 personnes dans quatre districts de la grande ville d’Aden (sud), a précisé la branche yéménite de l’OMS dans un tweet.
L’opération est soutenue notamment par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et par la Banque mondiale.
Des chercheurs ont averti vendredi que le Yémen, pays pauvre ravagé par une guerre depuis plus de trois ans, risque de voir son épidémie de choléra repartir de plus belle avec la saison des pluies.
Plus d’un million de cas suspects avaient été détectés l’an dernier dans ce pays qui vit, selon l’ONU, la pire crise humanitaire au monde.
Les précipitations aggravent la contamination, selon une étude récente publiée dans la revue The Lancet Global Health.
Plus de la moitié des régions yéménites, peuplées au total de 13,8 millions de personnes, risquent d’être touchées.
L’OMS a indiqué qu’elle avait obtenu environ 4,6 millions de doses, ce qui permettrait de couvrir toutes les régions à risque, mais a affirmé qu’elle négociait encore avec les autorités rebelles, qui contrôlent la capitale Sanaa et des territoires dans le nord et l’ouest du pays, afin de pouvoir étendre sa campagne à travers tout le pays.
« Nous avons le nombre de doses nécessaires (pour une action de vaccination couvrant tout le pays) », a affirmé Michael Ryan, directeur général adjoint de l’OMS, qui a précisé que la campagne serait élargie « dès que les autorisations nécessaires arriveraient ».
Le choléra est une maladie infectieuse fortement contagieuse, qui se transmet via une eau ou une alimentation contaminée. Elle provoque une diarrhée et une déshydratation brutales, qui doivent être rapidement traitées.
Le conflit au Yémen, qui a tué environ 10 000 personnes depuis 2015, oppose les forces gouvernementales soutenues par l’Arabie saoudite, et les rebelles Houthis appuyés par l’Iran, qui nie toutefois leur apporter une aide militaire.